Sarkozy, le retour ?
Après les déclarations controversées du ministre de l’Outremer, Victorin Lurel, qui compare Hugo Chavez à Charles de Gaulle, en voilà un autre qui aime se comparer (lui-même cette fois) au général : Nicolas Sarkozy.
Dans des confidences accordées à l’hebdomadaire Valeurs Actuelles, enrobées un ton très travaillé par son équipe de communication, l’ancien président n’écarte pas un retour par « devoir ». Une obligation patriotique, un héroïque retour après une traversée du désert. On est dans la mythologie du grand chef.
Rappelons-nous ! Il y a peu d’années, Sarkozy était caricaturé en petit trublion hyperactif gesticulant dans un costume trop grand pour lui.
Et le voilà, à présent, référence absolue, arbitre suprême, grand sage, recours ultime. Un peu comme Alain Juppé lors de son arbitrage du match Copé-Fillon: une posture de sage qui pouvait faire sourire si l’on se retournait.
Depuis sa courte défaite, Nicolas Sarkozy enchaîne très discrètement les entrevues et semble préparer un éventuel sauvetage. Le coup est si voyant que tout le monde en parle, peut-être trop tôt à son goût. Même si lui-même doit se féliciter de la débâcle de popularité de son successeur, il semblerait qu’il attende encore quelque temps, en distillant quelques courtes interventions avant de venir sauver la France de son panache bleu.
Cependant les loups de l’UMP prennent clairement position pour 2017, et la voie ne sera peut-être pas aussi facile que cela pour l’ancien président. Entre François Fillon, Jean-François Copé, Xavier Bertrand* et tant d’autres, il faudra vraiment un excellent concours de circonstances pour provoquer le retour en gloire de Nicolas, seule voie possible pour le redressement de la France éternelle, des ventes de CD de Carla Bruni et de la fonte des glaces.
Julien Ferréol
*Sans compter l’ultra-opportuniste Guillaume Peltier, qui déclare préparer le retour de Nicolas Sarkozy sans complexes, mais qui a les dents qui rayent le parquet.