La Paroisse Sainte Rita à Paris devient le symbole de la résistance chrétienne
“Je suis effaré par certaines réactions venant des chrétiens de Paris. Comment voulez-vous que nos fondements ne s’effondrent pas. Certains prétendent qu’il faut démolir des églises pour en faire des logements sociaux. Auraient-ils le courage d’en dire autant des mosquées et des synagogues ? Mobilisons-nous, rapprochons nous du père Jean-Paul Marty pour sauver notre église”, commentait un paroissien suite à un article sur l’église Sainte Rita, paru le 8 novembre 2013 dans Vexilla Galliae.
Ce projet de destruction est également une affaire politique. Pourtant la liberté de culte et la liberté de conscience dans un pays laïque devraient être des droits fondamentaux. Hier on se plaisait à démolir des églises abandonnées et sans culte, maintenant on s’attaque à une église vivante, des messes régulières très fréquentées. Et de nombreux pèlerins venus prier une Sainte canonisée. Pourquoi s’acharne-t-on sur la foi de tant d’âmes ?
L’église Sainte Rita est désormais vendue pour 3,3 millions d’euros. Mais ses défenseurs épuisent depuis deux ans les recours juridiques pour s’opposer à sa destruction, et à la construction d’un parking et de logements. Dernièrement des riverains et des élus ont essuyé les menaces et les insultes des ouvriers venus sur le chantier pour entamer la démolition. Malgré ce climat de violence, la résistance de ces riverains s’organise, on dit même que les ouvriers arrivent à 6h du matin, avant l’heure légale de commencement des travaux à Paris qui est à 7h.
Une “veille” est organisée par les habitants du quartier qui se relaient au pied de l’église. Certains ouvriers ont également malmené et menacé le député-maire du XVème arrondissement, Philippe Goujon, et l’une de ses adjointes.
A la suite de ce rassemblement d’opposants à sa destruction, qui était prévue lundi 5 octobre 2015, la paroisse Sainte Rita a enfin obtenu un nouveau sursis. La banderole “Non à la spéculation ! Sauvons Sainte Rita” a payé. Les nombreux riverains et élus politiques présents empêchant les bulldozers d’approcher ont eu gain de cause.
Frédéric Lefebvre (LR), député de la circonscription des Français établis hors de France, et mobilisé de longue date en faveur de la préservation de l’édifice, a indiqué avoir déposé un recours devant la justice. Ce document dénonce le permis de construire qui aurait expiré le 31 décembre 2014. Le propriétaire serait donc dans l’obligation de le renouveler.
Et François Lusinchi, président de l’association paroisse Sainte Rita l’affirme : “Nous serons là demain matin et les jours suivants, jusqu’à ce que les forces de l’ordre nous délogent“. Une ultime messe a été célébrée dimanche sur le trottoir, sûrement exaucée par la Sainte des cas difficiles et désespérés.
Eric Muth