Jeanne-Emilie de Villeneuve, religieuse française canonisée au Vatican
Quatre femmes ont été canonisées ce dimanche 17 mai, au cours d’une messe solennelle place Saint Pierre, présidée par le Pape François : deux palestiniennes : Marie de Jésus crucifié (Mariam Baourdy) et Marie-Alphonsine Ghattas, une italienne : Marie Cristina de l’Immaculée et une française : Jeanne-Emilie de Villeneuve, en présence du ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve.
Jeanne-Emilie de Villeneuve, appelée Emilie de Villeneuve, est née à Toulouse le 9 mars 1811 et décédée à Castres le 2 octobre 1854. Elle est la petite-fille du comte de Villeneuve et la troisième des quatre enfants du marquis de Villeneuve et de la marquise, née Rosalie d’Avessens. Elle passe les premières années de sa vie au château d’Hauterive, à proximité de Castres, où sa mère doit se retirer en raison de son mauvais état de santé. A l’âge de 14 ans, Emilie perd sa mère et trois années plus tard sa soeur Octavie.
Jeanne-Emilie de Villeneuve se montre très vite touchée par la misère sociale qu’elle découvre autour d’elle, à l’aube de la révolution industrielle. En 1836, elle fonde La Congrégation de Notre-Dame de l’Immaculée Conception, le 8 décembre 1836. La communauté religieuse est rapidement connue sous le vocable les “soeurs bleues“, en raison de la couleur de leur habit.
Elles sont à l’heure actuelle près de 600, dans une quinzaine de pays, au service des plus démunis, des malades, des orphelins, des prostituées et des prisonniers. Son rayonnement voit grandir le nombre de ses soeurs, et s’étend jusqu’en l’Afrique (Sénégal, Gambie, Gabon).
“Aller là où la voix du pauvre nous appelle“, c’est la devise de la congrégation. Jusqu’au bout, l’option préférentielle pour les pauvres restera au coeur de la vie de Jeanne-Emilie de Villeneuve, qui succombera en 1854 à une épidémie de choléra, à Castres (Tarn). Elle sera béatifiée en 2009 par Benoit XVI.
“Abandon et confiance, c’est tout pour moi” ne cessait de dire Jeanne-Emilie de Villeneuve tout au long de sa vie. Allez de l’avant, le Seigneur ne peut pas nous abandonner voulait-elle dire. Maintenant sainte, osons sans cesse se référer à sa vision d’éternité : “devenir missionnaire là où nous sommes, en osant prendre position pour la justice, la paix, le respect et l’attention au plus petit… dans tous nos lieux de vie“.
Eric Muth