Samedi 9 mai 2015 : Messe pour le repos de l’âme de Madame Elisabeth
A l’occasion du 221ème Anniversaire de la mort de Madame Elisabeth, sœur de Louis XVI, guillotinée le 10 mai 1794, l’Institut de la Maison de Bourbon fera célébrer une messe à son intention par Monseigneur Maurice de Germiny, évêque émérite de Blois, le Samedi 9 mai 2015 à 11 heures au 195 rue du Temple à Paris dans le 3ème arrondissement (Métro Temple ou République), Paroisse Sainte-Elisabeth-De-Hongrie.
La messe sera suivie d’un déjeuner à 13 heures à la Brasserie ” Chez Jenny ” au 39 boulevard du Temple à Paris 3ème (salon au premier étage).
Une personne oubliée
Demeurée auprès de son frère le Roi Louis XVI dans les jours terribles de la sinistre révolution, elle fut un instrument privilégié de la Divine Providence non seulement pour accompagner physiquement les Souverains et leurs enfants dans leur douloureux chemin de croix, mais aussi pour les accompagner spirituellement et les aider à grandir en vertu et en Sainteté au travers de l’épreuve, avant de consommer elle aussi par le martyr sanglant son ascension spirituelle.
Cette prière que Madame Elisabeth récitait alors qu’elle était à la prison du Temple, atteste de cette grandeur d’âme face à la persécution antichrétienne : “Que m’arrive-t-il aujourd’hui, ô mon Dieu, je l’ignore. Tout ce que je sais, c’est qu’il ne m’arrivera rien que vous ne l’ayez prévu de toute éternité. Cela me suffit, ô mon Dieu pour être tranquille. J’adore vos desseins éternels, je m’y soumets de tout mon cœur. Je veux tout, j’accepte tout, je vous fais le sacrifice de tout et j’unis ce sacrifice à celui de votre cher Fils, mon Sauveur, vous demandant, par son Sacré Cœur et par ses mérites infinis, la patience dans nos maux et la parfaite soumission qui vous est due pour tout ce que vous voudrez et permettrez”.
Et cette attitude de Madame Elisabeth n’est pas le fruit du hasard, sa piété, sa vivacité d’esprit et son dévouement envers les siens datent de sa prime jeunesse.
Elle ne se marie pas, n’entre pas au couvent, mais sa vocation est de rester avec les siens, le Roi, la Reine et leurs enfants. Dans les dernières années de l’Ancien Régime, comme avertie de la tragédie, elle se prépare pour les secourir. A partir de 1789 elle les assiste et les réconforte, refusant des les abandonner, elle quitte avec eux Versailles pour les Tuileries, et les Tuileries pour la prison du Temple. Après le Roi et la Reine, elle est guillotinée. Le régime ne peut pas l’épargner. Elle est son ennemie. Elle a toujours vu dans la Révolution un mensonge et une illusion.
En écrivant cet excellent ouvrage “Le Sacrifice du Soir“, consacré à la vie et à la mort de Madame Elisabeth (Ed. du Cerf), l’historien Jean de Viguerie s’appuie sur une documentation inédite pour dresser un portrait riche et nuancé de la plus jeune sœur de Louis XVI. Il met en évidence cette “Grande Figure” de la résistance spirituelle.
Pour lui elle : “elle encourage ses amies à la perfection chrétienne”.
Quel travail d’érudition, on y apprend beaucoup sur ce tempérament de feu, pieuse dans le sens le plus noble du terme. Généreuse, forte, une Sainte avant l’heure. On en vient à dire : Et si Louis XVI l’avait plus écoutée ? Ce livre est à lire de toute urgence pour qui veut enfin connaître l’histoire de cette femme hors du commun.
Un caractère à toute épreuve, sur le chemin de l’échafaud, elle exhorte à la mort ses compagnons de supplices. Puis elle quitte ce monde sans regret, tout à l’espérance de se retrouver dans le sein de Dieu avec sa famille.
Participer à l’Office en mémoire de cette Princesse martyre, c’est rester fidèle au Roi et à toute sa famille. C’est procéder également à la réouverture de son dossier en béatification.
“Car aujourd’hui, le souhait d’une béatification de Madame Elisabeth demeure très vivace. Modèle pour notre temps oublieux des valeurs chrétiennes, elle a su maintenir dans un monde finissant les traditions spirituelles de sa famille, ne délaissant ni la prière, ni les bonnes œuvres” conclut l’Association Madame Elisabeth de France qui œuvre pour sa béatification. vignaumerode@wanadoo.fr
Sa cause de béatification intéresse donc le destin de la France, et cette prière pour demander des grâces par l’intercession de Madame Elisabeth de France et la bienvenue :
O Dieu, qui par un effet admirable de votre Providence, avez daigné enrichir le cœur de votre servante Madame Elisabeth de France, des trésors les plus précieux de la nature et de la grâce, ces dons ne demeurent pas stériles en son âme, daignez avoir pour agréables les prières que nous vous adressons par son intercession, et donnez-nous d’imiter, avec son abandon à cette même Providence, son abnégation et sa générosité dans le sacrifice, afin que, par une sainte vie, nous méritions tous d’avoir part à la joie dont vous couronnez vos élus. Ainsi Soit-il (Imprimatur. A. Laveille, Vic. Capit. Meaux, le 11 juillet 1921).
Eric Muth