Vive le Clown !
Les élections législatives italiennes se tiennent présentement, dans un contexte particulièrement délicat.
La gauche de M. Bersani semble partir en position de favori à 40 % des intentions de vote, suivi du centre-droit de M. Berlusconi à 30 %.
Exceptant les écolos-communistes de « révolution civile » à 5 %, le reste des intentions de vote se déchire entre deux partis oscillant entre 15 et 20 %.
Bien sûr, le mouvement de Mario Monti est présent. On est étonné de le voir crédité de si peu d’intentions de vote : il fut présenté comme le technicien apolitique qui allait redresser l’Italie des profondeurs. L’état de « grâce » semble révolu pour cet ancien consultant de Goldman Sachs qui n’aura pas pu faire de miracles.
L’autre formation mérite une attention particulière : celle de Beppe Grillo, le « Mouvement 5 étoiles ».
Beppe Grillo est un humoriste bien connu des Italiens. Mais à 64 ans, son coup politique n’a rien à voir avec la réédition de la plaisanterie de Coluche en France en 1981. Il a la ferme intention de rassembler les Italiens en colère et de maintenir sa candidature.
Ses discours, rassemblant parfois plusieurs centaines de milliers de personnes prônent l’égalité et la fin du clivage gauche-droite. Libéral et écologiste, sa position d’OVNI le classe immédiatement dans la case des populistes.
Les observateurs craignent le retour de la « bête » évoquant Benito Mussolini.
Son programme résolument « anti-système » a en effet des allures de coquille vide dont les évolutions pourraient être dangereuses. Sa grande innovation fut le « Vaffanculo Day » : la journée du va te faire foutre.
La politique est-elle si peu sérieuse en Italie ? Pourquoi des millions d’Italiens tirent cette sonnette d’alarme en poussant un humoriste aux capacités cognitives visiblement stériles et aux cheveux ébouriffés au pouvoir ?
Malgré toute la pertinence de la comparaison avec M. Mélenchon, un phénomène parallèle va-t-il émerger en France ?
Si notre classe politique n’était pas composée exclusivement de grands humoristes, peut-être n’en arriverions-nous pas à ce niveau.
Julien Ferréol