Poutine à Paris et le Roi sur le trône ?, par Antoine Michel
Soyons provocateur, très provocateur, et faisons un peu de politique-fiction. Ce n’est pas notre tasse de thé, mais de temps en temps, rêver permet de se détendre un peu, et de s’amuser malgré le sérieux catastrophique de la situation de la France, vampirisée par la Gueuse.
Imaginons ainsi que la folie terroriste et totalitaire de l’ouest atteigne un point qui aboutisse sur une déclaration de guerre à la révolutionnaire de la France contre la Russie (absurdité diplomatique sur le long-terme, puis la France est traditionnellement alliée à la Russie, en général).
Et imaginons que la réalité de l’équilibre des forces armées aboutisse à la conclusion logique : défaite massive française dans une guerre éclaire avec missiles chirurgicaux russes nouvelle génération. Imaginons encore que des troupes russes, comme celles du tsar autrefois, arrivent à Paris et mettent la République à genoux.
Imaginons enfin que le chef de la Russie se souvienne du Roi Bourbon et nous donne la restauration que les enfants ingrats de la France sont incapables de réaliser par eux-mêmes…
La restauration dans les chars de l’étranger… en fait pourquoi pas ? Plutôt que la tyrannie entre frères, mieux vaut un arbitre extérieur sans passions et juste.
Il ne reste plus que les services russes prennent conscience de cette possibilité qui ne peut être qu’alléchante : imaginer, ce serait les débarrasser de la furie jacobine qui occupe la France, et pouvoir retrouver une géopolitique et une diplomatie décente en Europe et dans le monde, contre la folle Amérique et les égoïstes anglo-saxons… Une France et une Russie tempérantes, à la capétienne…
Nous pouvons toujours rêver, mais un rêve peut devenir un projet, puis un plan, puis une réalité, si la Providence fournit les occasions.
La France républicaine réduite à compter sur le bras justicier d’un chrétien juste et charitable ? Ce serait une vraie leçon d’humilité en tout cas.
Antoine Michel
Pour Dieu, pour le Roi, pour la France !
Seul un français pourrait rétablir la monarchie en France. Un étranger, même respectable, ne prendrait pas ce risque.
Un Français pourrait forcer la fortune de France en mettant l’idée dans la tête d’un étranger victorieux, c’est ce qui fut fait pour Alexandre (le tsar bien sûr) et la France ne s’en porta pas plus mal.
Permettez-moi de vous rappeler que les choses ne se sont pas passées comme cela en 1814. Le Tsar voulait maintenir les Bonaparte sur le trône et ne voulait pas du retour des Bourbons, les jugeant trop faibles. Les Anglais préféraient laisser la France sans gouvernement, le temps de la piller. Les Prussiens, eux, voulaient la dépecer. Quant à l’Autriche, elle balançait en raison de l’alliance matrimoniale avec Napoléon.Mais ce sont les royalistes qui ont forcé la main à Wellington à Bordeaux, imposant la présence des Angoulême, puis du Comte d’Artois à Paris. La Restauration de 1814 n’est donc nullement l’oeuvre du Tsar. Après l’épisode calamiteux des Cent-jours, les alliés précédèrent Louis XVIII à Paris et cet épisode permit à ses ennemis de prétendre que “les Bourbons étaient rentrés en France dans les fourgons de l’étranger”. De toute façon, la fidélité dynastique ne peut pas se transmettre à un étranger parce qu’elle représente un risque et une relation filiale qui suppose une appartenance commune. Sans elle, la restauration est un choix politique qu’un étranger ne peut faire qu’en considération de son intérêt national.
Je souscris à ce commentaire, à un détail près : Alexandre Ier ne voulait pas conserver Napoléon, il pensait plutôt à installer une de ses créatures sur le trône de France (il a notamment songé à Bernadotte ou encore à Eugène de Beauharnais – qui n’aurait probablement pas accepté, par fidélité à l’Empereur), voire installer une république qu’il aurait pu contrôler de l’intérieur. Les seuls qui soutenaient le maintien de l’Empire étaient les Habsbourg, puisque l’une d’entre elles était impératrice.
Quand aux “fourgons de l’étranger”, M. de Meuse a raison d’en souligner le caractère mythique.
En 1814, les puissances alliées étaient d’accord sur deux choses : la fin de l’aventure napoléonienne, et le maintien de la France dans un cadre de puissance de second ordre ! Tous ces souverains européens n’avaient pas oublié la France de Louis XIV ! Et pour eux, il était primordial que notre pays reste au second plan…
Alors bien plus que la nature du régime (Alexandre 1er aurait parfaitement toléré une république sage et organisée chez nous, chose bien entendu impensable chez lui !), il fallait que la France rentre dans le rang… Talleyrand nous a sauvé la mise lors du Congrès de Vienne ! Si l’homme était détestable et sans honneur, par contre son intelligence a permis que nous ne
soyons pas depecé, ainsi que l’aurait souhaité la Prusse, étrillée 8 ans auparavant, et qui ne songeait qu’à se venger…
Je ne peux m’empêcher d’éprouver une satisfaction à l’idée de rappeler que la dernière bataille des guerres napoléoniennes fut notre victoire à Rocquencourt, près de Versailles, où le général Exelmans a étrillé la cavalerie prussienne…