Editoriaux

En janvier il n’y a pas eu que des malheurs

Chers amis,

Ce mois de janvier a été celui de tous les malheurs, à en croire les gros titres de la presse. Entre les attentats qui endeuillèrent notre pays, la nouvelle montée du chômage, les morts provoqués par milliers au Niger grâce à la récidive de Charlie Hebdo, qui n’a pas volé son sous-titre de « journal irresponsable », les rodomontades à la fois pitoyables et inquiétantes de nos gouvernants, nous avons tous une bonne raison de nous abonner aux antidépresseurs (la France en est par ailleurs la première consommatrice en Europe).

C’est pourquoi, plus que jamais, il m’a semblé important de relever pour vous des nouvelles qui permettent de conserver une espérance fondée et informée en l’avenir de notre pays.

La première bonne nouvelle du mois, il me semble, est politique, avec la validation, par le Conseil constitutionnel, de la décision de la justice administrative de déchoir de sa nationalité française un djihadiste franco-marocain. Désormais, pour une partie des centaines de Français qui se battent aux côtés des islamistes au Levant, le retour s’annonce plus difficile. Pour la sécurité de notre France, soyons-en heureux. Il reste à espérer que la justice ira plus loin et pourra retirer leur nationalité également aux djihadistes ne disposant que de la nationalité française. Ils seront apatrides ? La belle affaire ! Ne se réclament-ils pas d’une internationale ? Ils seront exaucés.

Dans le domaine éducatif, il faudrait parfois laisser la parole aux élèves. Ils ont plus de bon sens que certains de leurs éducateurs. C’est des enfants et des adolescents, en effet, que me vient la deuxième bonne nouvelle de ce mois. Le chiffre parle de lui-même, alors que le ministère de l’éducation nationale agit depuis des années dans le sens de la réduction du nombre de redoublements, jugé trop important et trop coûteux, ils sont 69 % de jeunes à se déclarer favorable à son maintien, le jugeant utile pour leur scolarité. Si nous y ajoutons la promesse du Président de la République de ne pas toucher aux notes, voici deux satisfactions en janvier pour l’instruction de nos petites têtes blondes.

En économie, le recul de l’euro, pour l’heure relativement contenu, a permis de relancer nos exportations et ainsi de regonfler quelque peu notre balance commerciale structurellement déficitaire depuis le début des années 2000. Ainsi, d’après le CAE, une diminution de 10 % de l’euro par rapport au dollar permet d’accroître les exportations de 9 % vers les Etats-Unis et de générer 0,8 % de PIB en plus la première année et 1 % en plus l’année suivante. Il ne s’agit là que de prospectives, mais elles semblent assez crédibles pour que les industriels français s’en frottent les mains. En parallèle la chute du prix du pétrole ne fait pas augmenter les prix à la pompe suite à la baisse de l’euro.

Dans le domaine de l’industrie, justement, Alstom vient de décrocher un contrat de 2 milliards d’euros avec la RATP pour le renouvellement du matériel de la régie des transports parisiens. Une bonne nouvelle qui va pouvoir injecter des liquidités dans cette entreprise et lui permettre de conserver 2000 emplois environ. On ne peut que s’en féliciter quand on sait que de nombreuses entreprises de transports en commun, à commencer par la SNCF, avaient privilégié le Canadien Bombardier ces dernières années. Même si la construction se faisait en France, c’était une entreprise étrangère qui raflait la mise.

Une autre nouvelle, qui ne réjouira sans doute pas les banquiers, mais qui me semble intéressante pour les ménages, est le recul historique de l’endettement de ceux-ci. Alors que 52 % des Français étaient endettés en 2008, ils ne sont plus que 46 % à détenir des crédits à la fin de l’année 2014. Le pourcentage de prêts immobiliers est presque resté inchangé, tandis que ce sont les “prêts à la consommation” (véritable machine à créer du surendettement) qui ont considérablement reculé, les Français préférant payer comptant et faire durer leur matériel. Certes, ce comportement est le fruit de la crise et il illustre la morosité des ménages. Mais je veux aussi y voir une évolution positive des modes de consommation vers plus de bon sens, celui de la gestion en bon père de famille qui ne dépense que les deniers qu’il a en caisse. Qu’au moins la crise nous serve à quelque chose…

Dans le domaine de l’économie encore, je suis heureux, chers amis, de vous annoncer la mort, au 1er février, de la tristement célèbre et heureusement éphémère taxe à 75 % sur les hauts revenus.

Vous le voyez, chers amis, ne voyons pas que le verre à moitié vide, observons-en la totalité pour mieux en déduire nos raisons de s’inquiéter, celles de se réjouir et ainsi orienter nos actions de demain.

Charles

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