La délation institutionnalisée, par Paul de Beaulias
Votre serviteur travaille bien malgré lui dans un grand groupe mondialiste, et il en voit des vertes et des pas mûres à propos du monde promu et promis.
Ce genre d’entreprise, qui sert des intérêts privés, sans profondeur historique, et dont la population, toute adulte, individuelle et sans passif, souhaite reproduire le contrat social de Rousseau, met en place, en avance sur les appareils étatiques freinés par cette satanée histoire chrétienne, tout un tas d’institutions totalitaires de contrôle comportemental.
Nous prendrons l’exemple de la délation : depuis quelques années, il existe dans l’entreprise un service anonyme et universel permettant de signaler et de dénoncer les comportements déviants de nos collègues… Ils l’appellent le whistleblowing… À chaque « semaine de la bonne conduite », tenue chaque année (ce n’est pas une plaisanterie !), la délation est présentée comme un acte civique, bon pour la boîte et pour soi…
Mais voilà, il semblerait qu’ils n’aient pas assez de dénonciations encore… Alors, nous recevons régulièrement des messages de rappel, nous suppliant d’utiliser ce magnifique outil civique… Bizarrement, les gens ne semblent pas souhaiter devenir des balances, dénoncer, détruire la confiance qui existe entre nous, collègues, et aggraver l’individualisme et la dépersonnalisation…
Si on rajoute la télévision grand écran allumée en continu dans le bureau depuis l’an dernier, nous y sommes : c’est 1984 en pratique…
Paul de Beaulias
Pour Dieu, pour le Roi, pour la France !
Il y a longtemps que les enfants naturels d’Orwels sont aux manettes. Comment s’étonner qu’ils prennent le pouvoir ?