Vie des royalistes

[Parole d’un militant] Louis XX à la Collégiale Notre-Dame de Poissy !

En ce magnifique dimanche ensoleillé et chaud de fin de pont de l’Ascension, je me rends avec Dominique Hamel en la collégiale Notre-Dame de Poissy vers 16h00. Nous faisons le tour de la collégiale, passons devant la grande statue de Saint Louis trônant dans le petit jardin situé devant la façade au si beau clocher-porche roman du XIIème siècle, admirons les tympans sculptés des porches latéraux présentant notamment, depuis une nuée, les rayons divins baignant trois lys épanouis dans un vase et entrons dans l’édifice. Quelques personnes s’y trouvent, dont Stéphanie de Tournon que nous saluons puis nous ressortons attendre le Roi.

Vers 16h30, arrivent le père Snoëk, curé de l’église Sainte Elisabeth de Hongrie à Paris et chapelain de l’ordre de Malte, accompagné de Son Altesse Sérénissime la princesse Edouard de Lobkowicz, née Son Altesse Royale la princesse Françoise de Bourbon-Parme, le baron et la baronne Bernard Hüe, trois membres éminents de l’ordre de Malte, Monsieur Philippe Montillet, le bus affrété par l’Institut de la Maison de Bourbon d’où sortent le prince et la princesse de Bauffremont, les administrateurs et une cinquantaine de membres de l’Institut du Roi, puis d’autres personnes, venues par leurs propres moyens, nous rejoignent, dont plusieurs journalistes et photographes.

A 17h00 précises, le Roi arrive dans une belle Peugeot 607 anthracite et en sort, accompagné de Monsieur de la Rosière, Secrétaire général de l’Institut de la Maison de Bourbon.

Le Roi, après avoir salué sa cousine, est immédiatement accueilli par le prince de Bauffremont qui présente à Sa Majesté le père Courtois, notre hôte du jour, abbé de la collégiale Notre-Dame de Poissy, ainsi que Monsieur Karl Olive, Maire de Poissy.

L’assistance d’environ deux-cents personnes, parmi lesquelles nous distinguâmes Monsieur et Madame Claude Rich (l’inoubliable prince de Talleyrand-Périgord tentant de faire oublier le prince de Bénévent pour réinstaller les Bourbon sur leur Trône…),  attend dans l’agréable fraicheur de la collégiale lorsque le Roi entre, entouré d’un aréopage d’officiels et de photographes. Il n’est nul besoin d’annoncer « Le Roi ! » car, instantanément, l’assistance se lève et se tourne vers Sa Majesté.

Précédé du père Courtois et accompagné de sa cousine la princesse de Lobkowicz et de Monsieur Olive, le Roi s’installe sur le fauteuil à haut dossier garni de tapisserie disposé à son intention en avant du premier rang de la rangée droite de la nef centrale. La princesse de Lobkowicz prend place sur un siège identique placé à la droite du Roi. Le Maire de Poissy, le prince et la princesse de Bauffremont s’assoient sur le banc du premier rang, derrière ces deux sièges d’honneur.

En premier lieu, le père Courtois remercie avec chaleur de leur présence le Roi, la princesse de Lobkowicz et le Maire de Poissy. Puis, placé devant un écran où défilent des images illustrant son propos, il remercie l’Institut de la Maison de Bourbon et les généreux donateurs qui contribuèrent à la réfection de la statue de Saint Louis détruite il y a un an par le geste d’un déséquilibré. La restauration fut assurée par un jeune et talentueux restaurateur de céramiques, Pierre-Charles Mouterde, auquel le père Courtois laisse la parole et qui nous relate son parcours dans l’apprentissage des savoir-faire et des techniques de cet art et revient sur l’état catastrophique dans lequel lui arriva la statue détruite. Images à l’appui, nous découvrons que la chute de la statue de terre cuite peinte en polychromie et à l’or depuis la console murale située à deux mètres de haut sur le dallage de pierre l’avait proprement pulvérisée en des centaines d’éclats, certains pas plus grands qu’un ongle…

De cet amas effrayant, plusieurs restaurateurs patentés déclarèrent qu’il était « inrestaurable », quand ce jeune optimiste releva le défi !

La restauration dura un an, commençant par une reconnaissance laborieuse de l’emplacement d’origine de chaque éclat, suivi du collage progressif de ces pièces en  commençant par le socle, les pieds, les jambes et remontant ainsi jusqu’à la pose finale de la tête couronnée de Saint Louis qui était miraculeusement ressortie intacte de la désintégration… Le collage s’effectua à l’aide de résines sur une armature de grillage visant au renforcement par l’intérieur de la structure affaiblie d’une statue fracassée. Le collage achevé, il procéda au comblement des lacunes, la plus importante se présentant au niveau de l’épaule qui, étant vraisemblablement le point d’impact de la statue avec le sol, disparut dans une pulvérisation irrécupérable. Les lacunes comblées, il effectua le comblement des joints de chaque éclat puis les masqua par un minutieux travail de reprise de la couche picturale en ton sur ton sur toutes les parties lésées… Ma description vous paraît déjà laborieuse alors imaginez l’extraordinaire patience de ce jeune restaurateur ! Des applaudissements nourris, amplement mérités, viennent saluer ce bref exposé, l’écran est démonté et le père Courtois entame, vers 18h00, la célébration des Vêpres.

A 18h30, l’officiant, s’adressant au Roi et à la princesse de Lobkowicz, tous deux descendants du très saint Roi, leur dit : « Monseigneur, Madame, je vous prie de bien vouloir me suivre maintenant pour l’inauguration et la bénédiction de la statue restaurée de votre auguste aïeul ». Le Roi et la princesse se lèvent et se rendent dans le collatéral droit où se trouve une console murale recouverte d’une haute feuille de carton. Il revient naturellement à Monsieur Mouterde l’honneur d’ôter la feuille de carton et tous, nous découvrons à notre grand étonnement, la statue de Saint Louis parfaitement intacte ! J’entends par là qu’aucune  retouche, aucun comblement, rien n’est plus visible, même en s’approchant ! Un travail remarquable ! Les photographes ont alors tout le loisir d’immortaliser cet instant et les journalistes interrogent le Roi sur ses impressions.

Le père Courtois conduit alors le Roi et la princesse dans la chapelle conservant les fonts baptismaux dans lesquels Saint Louis fut baptisé en 1214.

A 19h00, commence la messe du jour. Toute l’assemblée se rassoit derrière le Roi et la princesse de Lobkowiz, la procession d’entrée, précédée des cierges et de la croix, remonte l’allée centrale, dit les prières au bas de l’Autel et s’installe dans le Chœur. Vient le temps de la Pénitence, puis celui de la Parole et l’Homélie de notre hôte. Magnifique ! S’appuyant sur la première lecture relatant le martyre de Saint Etienne, il nous rappela les vertus de la Fidélité :

« Sitôt après la mort de Jésus, Etienne fit comme les apôtres, il douta et s’effaça provisoirement en essayant de comprendre ce qui venait de se passer. Mais, il se reprit et quand il eut la vision du Sauveur ressuscité, il en rendit témoignage jusqu’au martyre ! La vie d’Etienne peut alors nous apparaître comme un terrible échec puisqu’après avoir douté, il n’eut pas le temps de témoigner et fut mis à mort par lapidation dès qu’il réaffirma sa fidélité… Quelle valeur eut cette vie si courte ? Cependant, parmi les juges et les lapidateurs, se trouvait Saul, qui fut bouleversé par Etienne qu’il voyait mourir par fidélité à son Seigneur mort sur une croix ! Cette fidélité absolue (maintenue jusqu’à la mort !) à un principe éternel (le Christ étant mort à notre monde, la fidélité d’Etienne ne pouvait s’attacher qu’au Christ ressuscité, éternellement vivant en l’autre monde) convertit Saul qui deviendra Paul, l’illustre Docteur de l’Eglise… Alors, le martyre d’Etienne fut une victoire du Christ ! La vie d’Etienne, une vie d’un prix incommensurable ! Chacune de nos vies, guidée par l’Esprit Saint, qui est le lien entre notre âme et Dieu comme il est le lien entre le Père et le Fils, n’a de valeur qu’en fonction du point de mire qui est la vie éternelle ! Et le vecteur qui nous y portera est la Fidélité que nous saurons maintenir à ce Principe éternel (l’Amour),… »  

            Quel plus bel et délicat hommage le père Courtois pouvait-il prononcer devant le Roi ! L’enseignement était théologique, de haute portée, et tellement signifiant à tous égards pour nous… Merci, mon père !

            La Sainte Messe s’achève vers 19h45 et Louis XX reçoit encore, sur le parvis, les nombreux hommages de ses sujets avant son départ vers 20h30.

            Je retiens de cet après-midi à Poissy un merveilleux temps d’été, l’excellent accueil fait au Roi par les autorités religieuses et civiles, les prouesses d’un jeune restaurateur à l’avenir brillant et la valeur suprême que représente « la Fidélité à un Principe éternel »… Je voulais le partager avec vous…nos fidèles lecteurs…

Pour Dieu, pour la France et pour le Roi ! Soyons fidèles à Louis XX ! Vive le Roi !

Franz de Burgos

 

 

 

 

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