Vie des royalistes

Lorient, fille de Roi, ville de tous les défis !

Leurs Majestés le Roi Louis XX et la Reine Marie-Marguerite se rendront les 29, 30 et 31 mai prochains en visite officielle en leur bonne ville de Lorient pour y commémorer le 300ème anniversaire de la mort de Louis XIV, fondateur de cette ville.

La journée du 29 mai sera réservée à la présentation officielle à Leurs Majestés des membres de la Municipalité de Lorient, du Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Lorient et du Président du Conseil Général du Morbihan.

Dès le samedi 30 mai après-midi, tous les Lorientais, Morbihannais, Bretons et Français désireux de suivre la visite du Roi et de la Reine seront les bienvenus*.

La communauté urbaine de Lorient est aujourd’hui la plus importante du Morbihan et la troisième plus importante de Bretagne !

Mais revenons un moment sur ce qui motive la visite royale en cette ville à l’occasion de ce tricentenaire : sa fondation en 1666 par Louis XIV.

Cette fondation fait suite à la création de la Compagnie des Indes Orientales par Colbert en 1664, et dont l’objet était de « naviguer et négocier depuis le Cap de Bonne-Espérance dans toutes les Indes et mers orientales », avec monopole du commerce lointain pour cinquante ans. Il fallait créer un port sur l’Atlantique pour recevoir cette nouvelle flotte du commerce lointain.

D’abord installée à Port-Louis, à l’entrée de la rade, la situation de Lorient, au fond de la rade, apparaît moins exposée à la Compagnie des Indes quand éclate la Guerre de Hollande (1672-1678). Elle y transfère ses bureaux et ses magasins en 1675. Puis, en 1690, Lorient devient port militaire lorsque la Marine royale vient s’y installer, sous l’impulsion du marquis de Seignelay, Secrétaire d’Etat de la marine du Roi, fils du Grand Colbert. Cette conjonction d’activités commerciales et militaires attire et, en 1702, la ville compte 6.000 habitants.

Mais c’est avec le choix que fait, en 1719, John Law de Lauriston de la ville portuaire de Lorient pour y installer sa Compagnie perpétuelle des Indes (qui est le regroupement de plusieurs compagnies commerciales dont la Compagnie des Indes Orientales de Colbert), que la ville va connaître une véritable période de croissance.

John Law de Lauriston (1671-1729) est l’inventeur du Système de Law qui substitue le papier-monnaie aux espèces métalliques afin de faciliter le commerce et l’investissement. D’ailleurs, le Régent Philippe d’Orléans l’imposera en France en 1716 pour liquider les dettes de Louis XIV qui s’élèvent alors à 2,8 milliards de livres (dix ans de recettes fiscales du Royaume, à l’époque). Ce système fera banqueroute en 1720, suite à une spéculation exacerbée, mais il a permis de ramener la dette de l’Etat à 1,7 milliard de livres et a fait prendre conscience aux négociants que la vitesse de circulation des capitaux est à la base de la croissance économique.

Ainsi, la Compagnie perpétuelle des Indes enverra-t-elle, de Lorient, trois fois plus de navires aux Indes chaque année à partir de 1720. En 1732, la Compagnie décide d’installer à Lorient le siège de toutes ses ventes et demande à l’architecte Jean-Charles Gabriel de construire de nouveaux bâtiments en pierre de taille pour recevoir ses activités. Les ventes s’y font dès 1734 et l’on y traite annuellement jusqu’à 25 millions de livres de marchandises ! Lorient se développe : en 1738, l’on compte 14.000 habitants, de nouvelles rues tirées au cordeau sont bâties dans la ville, les rues sont pavées, des quais et des cales sont construits en bordure du Faouédic.

Mais en 1769, sous l’influence des Physiocrates, partisans du libre-échange (laisser faire les hommes, laisser passer les marchandises), la Compagnie perpétuelle des Indes voit son monopole aboli, ce qui met un terme à son existence.  

Le Roi, Louis XV, soucieux de sa bonne ville de Lorient, rachète alors les installations  portuaires de la Compagnie pour y installer sa marine. Puis, en 1775, la Guerre d’Indépendance américaine apporte un surcroît d’activité à la ville et plusieurs corsaires l’utilisent comme port d’attache. En 1783, à la fin de la guerre, plusieurs lignes transatlantiques sont ouvertes vers les tout nouveaux Etats-Unis et, dès 1785, une nouvelle compagnie commerciale, la Compagnie de Calonne, est créée et s’installe à Lorient. Toujours, Lorient rebondit !

Seules, la Révolution et ses guerres contre l’Angleterre et l’Europe entière parviennent à mettre fin aux activités commerciales de la ville qui se voit infliger un bagne en 1795.

Mais Lorient, qui plie mais ne rompt pas, saura profiter de toutes les innovations techniques du XIXème siècle pour se remettre de cette terrible période : Sous Charles X, en 1825, l’arsenal commence sa modernisation avec la construction de la première cale couverte et de la première cale-sèche pour la construction, l’entretien et le démantèlement des navires ; une conserverie de sardines, appliquant la méthode de conservation d’Appert, ouvre la même année. En 1845, avec le développement de l’éclairage public et privé au gaz, une usine à gaz est construite. En 1865, Lorient est raccordé à la ligne Savenay-Landerneau qui ouvre la première ligne de chemin-de-fer desservant la Bretagne Sud. En 1861, la frégate cuirassée La Couronne sort de l’arsenal, suivie en 1876 et 1879 des cuirassés La Dévastation et Le Redoutable.

En 1889, la création de la Criée municipale lance le développement du négoce de la pêche. Le premier chalutier à vapeur entre en activité en 1900. Dès 1908, le trafic lorientais égale celui des ports de Douarnenez, Pont-L’Abbé et Concarneau réunis ! 

Le malheur arrive en 1941, lorsque les Allemands décident d’établir à Lorient la plus grande des bases de leurs sous-marins, sous les ordres de l’amiral Dönitz. Ce qui provoque la destruction quasi intégrale de la ville en 1943-44 par les horribles bombardements alliés qui échouent, malgré leurs 4000 tonnes de bombes, à détruire la base sous-marine allemande…

Lorient devient alors une ville de baraques en bois ! L’agglomération de Lorient comptera jusqu’à 48 cités de 300 maisons chacune ! Près de 15.000 habitations livrées en kit qu’il suffisait de monter sur place et qui avaient chacune une spécificité selon qu’elles venaient de Suède, de Finlande, de Suisse, d’Amérique ou du Canada…  La dernière maison de bois « provisoire » fut enlevée en 1991 !

Ainsi est la ville de Lorient, fille de France par son père, Louis XIV, fille de Bretagne par sa mère, cette terre granitique du Morbihan ouverte sur l’océan et fiancée de L’Orient dès sa naissance par les liens du commerce des Indes.

Louis XX et la Reine Marie-Marguerite ne peuvent qu’apprécier avec fierté le parcours historique de leur bonne ville de Lorient et se rendent assurément avec grand plaisir à l’invitation qu’elle leur a adressée.

Lorient, en recevant Louis XX, reçoit, en son descendant, son fondateur Louis XIV et saura, comme Aigues-Mortes a reçu Saint Louis ou Bouvines, Philippe II Auguste, avant elle, profiter de cette chance insigne que représente toujours, même dans cette république, une visite du Roi de France !

L’on entendra sans doute des « Monseigneur le duc d’Anjou, Madame la duchesse d’Anjou », seules titulatures que la censure républicaine permette à ses agents, mais il faudra entendre la mémoire des cœurs murmurer « Votre Majesté, Sire, Notre bon Roi, Madame, Notre Reine, merci d’être venus honorer de votre présence votre ville de Lorient qui est votre fille à jamais reconnaissante de lui avoir donné le jour ! » Car l’on se grandit toujours d’un élan de gratitude à l’égard de son bienfaiteur !

Vive Lorient, vive le Morbihan, vive la Bretagne, vive le Royaume de France ! 

Franz de Burgos

*Renseignements et réservations : Cercle Jean-Pierre Calloc’h, 06.64.26.16.64

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