Tribunes

[Point de Vue] Les égarements du duc d’Orléans !

Est-ce le naufrage que l’on impute aux ans ? Les bouillonnements irrépressibles d’un sang viscéralement usurpateur ? Une fois de plus, j’ai la pénible obligation, car je le dois à notre Roi quand il est publiquement attaqué, d’avoir à répondre à une note d’une médiocrité affligeante. Elle est introduite par Monseigneur le prince Henri, duc d’Orléans, et émane de son Secrétariat. Voici, au milieu d’une logorrhée indigeste, les quelques éléments que je désire rectifier.

La note débute par un extrait écrit en « vieux François », et dont l’aridité première de déchiffrage a sans doute semblé à leurs auteurs être à même de servir de caution préliminaire d’érudition à une démonstration bien médiocre, manipulant les demi-vérités avec les contre-sens et les purs mensonges et quelques exactitudes pour la bonne forme, comme le font les charlatans de foire tentant d’attirer l’attention du chaland sur leurs potions frelatées…

« […] Par quoy il s’ensuit que ce est inconvenient et chose desnaturele ou hors nature que un homme soit roy d’un royalme et qu’il soit de estrange païs ».

Rien de nouveau dans cette déclaration qui se veut sans doute définitive et qui doit l’être, à bon droit. Le Roi de France se doit d’être du « lignage » de France, c’est-à-dire du Sang de France qui remonte à Hugues Capet pour la dynastie actuelle, aujourd’hui représentée par le « lignage Bourbon ». Il s’avère que Monseigneur le Prince Louis de Bourbon, duc d’Anjou, est généalogiquement l’Aîné des descendants actuels du « lignage Bourbon ». Il répond donc parfaitement aux exigences des Lois Fondamentales du Royaume de France qui reconnaissent comme seul héritier légitime de la Couronne de France, le prince aîné du Sang de France. C’est si vrai qu’Henri IV, qui était roi d’un royaume étranger, le Royaume de Navarre, succéda à son lointain cousin Henri III au Trône de France par sa seule appartenance au Sang de France, les légistes du XVIe siècle concevant bien, eux, à l’encontre de Monseigneur le duc d’Orléans, que le concept « d’étranger à la Couronne de France » concernait le Sang du prince et non le territoire sur lequel il pouvait régner.

Suit un court extrait d’une véritable défense des bourreaux de notre sainte Jeanne d’Arc et du parti bourguignon, les uns comme les autres traîtres au légitime Roi de France Charles VII ! Dieu se chargea du rétablissement de la vérité dynastique et je ne suis pas sûr que le choix du pire qui semble être le parti qu’a pris le Secrétariat du duc d’Orléans soit le plus judicieux. Le bon droit ne se défend jamais avec les arguments des bourreaux…

Mais la fibre franc-maçonne et républicaine propre aux Orléans depuis Philippe-Egalité, vibre à nouveau dans le paragraphe suivant.

« C’est par la grâce du code républicain… » Il fallait oser ! Le duc d’Orléans l’a fait ! C’est un peu fort, ce me semble, dans la plume d’un prince du Sang de France, même situé dans les derniers rangs des successibles…

Ainsi, regrette-t-il que Monseigneur le prince Alphonse de Bourbon, duc de Cadix et duc d’Anjou, soit né Français en 1936, étant le fils de la princesse Emmanuelle de Dampierre, issue d’une très ancienne lignée française dont la filiation noble prouvée remonte à 1405, mais dont la première mention du nom apparaît au XIIe siècle… Excusez du peu… Puis, il poursuit sa démonstration aberrante en s’étonnant qu’un enfant né en Espagne d’un père Français, puisse être reconnu comme Français ! Heureusement pour tous nos expatriés que le droit national reconnaît la progéniture de parents Français née à l’étranger comme naturellement Française ! Enfin, il allègue que, « sous la monarchie, le seul éloignement du territoire pouvait légitimement conduire à la perte de la naturalité française ». Argumentation consternante une fois de plus, qui se retourne d’ailleurs contre son auteur. En effet, si l’on suit l’absurde raisonnement du duc d’Orléans, ce dernier ne serait plus prince Français à double titre : en premier lieu parce qu’il est né en Belgique, à Woluwe-Saint-Pierre, en 1933… en second lieu parce qu’il est né d’un père qui aurait lui-même perdu sa qualité de prince Français après avoir passé près d’un quart de siècle de son existence en exil en Belgique, au Maroc, en Espagne ou au Portugal…

Je passe sur « le Sieur Luis » et autres petites locutions à visée dépréciative qui sont de ces médiocrités en usage au Secrétariat de Monseigneur le duc d’Orléans et dont celui-ci semble s’accommoder assez aisément, y décelant un certain « humour, ami de la liberté… », tant elles sont révélatrices de la qualité du prince qui les cautionne !

En revanche, je m’arrête un instant sur la relecture historique que fait le duc d’Orléans de l’exil de la famille de Monseigneur le prince Louis. En 1830, Louis-Philippe, après avoir usurpé purement et simplement le Trône en n’enregistrant pas les lettres d’abdication que Sa Majesté le Roi Charles X lui avait fait parvenir après l’avoir nommé Lieutenant général du Royaume, car ces lettres nommaient expressément son petit-fils le duc de Bordeaux, comme son légitime successeur Henri V, fit absolument tout pour précipiter l’exil de la Famille Royale. En 1832, les ancêtres de Louis XX sont alors princes du Sang de France, mais n’ont pas reçus l’aînesse dont la loi d’exil frappe immédiatement le titulaire. L’usurpation orléaniste est alors à son apogée et les lois d’exil de 1832 et de 1848 frappent successivement l’Aîné des Capétiens, le Roi légitime : Charles X, Louis XIX et Henri V.

En 1883, Henri V, comte de Chambord, meurt et l’aînesse se transmet au nouvel Aîné des Capétiens : Jean de Bourbon-Anjou (Jean III de France), premier prince de la lignée dite « carliste » des Rois de France. Ce n’est qu’au décès, en 1936, du dernier prince de cette lignée : le prince Alphonse-Charles de Bourbon (Charles XII de France), que l’aînesse revient au bisaïeul de Louis XX : Alphonse XIII d’Espagne (Alphonse Ier de France). A ce moment-là, la loi d’exil s’applique instantanément au roi d’Espagne déchu qui vit à Fontainebleau et il doit quitter le territoire français pour Rome puisqu’il entre dans le cadre de ce que cette loi dispose. Ceci, jusqu’en 1950, où l’abrogation partielle de la loi d’exil permet au prince Jacques-Henri de Bourbon (Henri VI de France) de rentrer en France alors qu’il a fait valoir ses droits à la succession à la Couronne de France.

Ainsi, l’argumentaire développé par le duc d’Orléans, visant à opposer « l’exil doré » des ancêtres de Louis XX à ce que j’imagine être « l’exil noir » des Orléans, est-il une nouvelle fois absurde, toute loi ne pouvant frapper que l’objet qu’elle vise dans ses articles !

Vient ensuite l’évocation du décret pris par Sa Majesté le Roi Juan-Carlos Ier d’Espagne en 1987, en vertu duquel les titres de noblesse appartenant à la Famille Royale ne peuvent être attribués que par le Roi et seront désormais viagers. Non seulement l’on peut discuter de la faculté rétroactive de ce décret de 1987, le prince Louis de Bourbon étant né « Altesse Royale » en 1974, mais surtout, en quoi cette situation toute espagnole aurait-elle une quelconque incidence sur les prérogatives exclusives que le droit monarchique français réserve au prince aîné des Capétiens qu’il reconnaît comme seul successeur légitime à la Couronne de France ? Le prince Louis pourrait même être le dernier des manants en Espagne, les Lois Fondamentales du Royaume de France le font Roi en France !

Dès lors, son fils aîné, le prince Louis de Bourbon, duc de Bourgogne, est Dauphin de France, comme il est d’usage dans la Famille Royale depuis 1349 !

J’en viens maintenant au dénigrement du baptême de nos Enfants de France, cette bassesse atteint au blasphème, le baptême étant un sacrement majeur, faisant entrer l’enfant dans la communauté des Enfants de Dieu ! Qu’il ait lieu en France, au Vatican, dans un Palais ou une étable…, le baptême n’est pas là pour « faire oublier l’état du droit », comme ose le suggérer le duc d’Orléans, il est une grâce que Dieu accorde à ses créatures qu’Il reconnaît dignes de Son amour et de Son pardon ! Cet argument, qui plus est publié un 24 décembre, soir où l’on commémore la naissance du Sauveur, est déshonorant pour son auteur et compromet le prince qui ose le relayer !

Quant au paragraphe suivant évoquant les « usurpations » de Louis XX, je trouve cela plutôt piquant et vous renvoie à « Incorrigibles Orléans ! ». Vous aurez alors une idée plus claire des véritables usurpateurs compulsifs que sont les Orléans, pourtant magnifiquement pourvus en titres, et d’une partie des titres retournés à la Couronne, que seul le prince légitime à en disposer, l’Aîné des Capétiens, Louis XX, peut distribuer à sa guise.

Je passe rapidement sur l’argument affirmant que les deux procès que perdit le duc d’Orléans, qui voulait obtenir que l’Aîné de la Maison de Bourbon, le prince Alphonse d’abord, puis le prince Louis ensuite, ne puissent plus porter les armes pleines de France, devant la justice de la république, ne seraient dus qu’à la soumission de cette dernière aux volontés de l’usurpateur Louis-Philippe, tant il est risible ! Tout de même, le duc d’Orléans devrait se méfier des incongruités dont est capable son Secrétariat !

Quant au fait que le duc d’Orléans ait été reconnu comme le mieux habilité pour représenter la succession du duc de Guise, son grand-père, cela me semble entrer en parfaite cohérence avec son statut de Chef de la Maison d’Orléans ! Cela fait de lui un prince du Sang de France à la juste place qui est la sienne : celle d’une branche latérale et cadette de la lignée royale issue de Louis XIII qui se trouvera la première successible après l’extinction complète de la branche aînée comprenant les Bourbon-Anjou, les Bourbon-Deux-Siciles, les Bourbon-Parme, les Bourbon-Luxembourg, … Mais ne dit-on pas que tout vient à point à qui sait attendre ?

Vient alors une litanie de titulatures diverses et variées que Louis XX « revendiquerait ». Une fois pour toute, comprenez que Louis XX ne revendique rien, IL EST ! Il s’est dit disponible pour la France si les Français le lui demandent et dispose, par son Etat, de tous les titres récents ou antédiluviens retournés à la Couronne ! Suit une succession de raisonnements ineptes, jonglant avec des arguments plus idiots les uns que les autres, que je ne prendrai pas la peine de contredire.

En revanche, le paragraphe mentionnant que le Souverain Grand Maître de l’Ordre du Saint-Esprit ne peut être que le Roi de France et le Chef de la Maison de France et rappelant que Louis XX a été reçu portant tous les attributs de cette fonction en audience privée par Sa Sainteté le Pape Benoit XVI en 2008 reçoit ma totale adhésion. Quand l’on songe à la rigueur extraordinaire avec laquelle les services du Vatican traitent ces questions, étant parfaitement conscients de la résonnance qu’ont ces audiences privées pour leur bénéficiaires, cette seule évocation sonne comme une reconnaissance officielle par le Secrétariat de Monseigneur le duc d’Orléans, de la condition insigne que la Providence a réservée à Monseigneur le prince Louis de Bourbon, duc d’Anjou !

 

Attention Messieurs ! Si vous n’y prenez garde, vous pourriez virer légitimistes !

 

Franz de Burgos    

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