Editoriaux

Le pape François ne connaît pas la « langue de buis »

Décidément ce pape nous étonne de jour en jour et l’on ne peut le classer quand bien même on le voudrait.

Ce samedi 15 juin, le Saint Père a reçu quarante-cinq parlementaires de notre cher pays, tant de l’opposition que de la majorité, à leur demande.

Après avoir rappelé ce qu’était pour l’Église une juste laïcité, qui n’est pas opposition entre le temporel et le spirituel, mais au contraire, une collaboration en vue du Bien Commun, il s’est félicité  dans le style qui est le sien, c’est-à-dire franc et sans fioriture, que « la société française redécouvre des propositions faites par l’Église, entre autre, qui offre une certaine vision de la personne et de sa dignité en vue du Bien Commun ».

Puis en s’adressant aux parlementaires, il leur a adressé un appel à contribuer de manière efficace à l’amélioration de la vie de leurs administrés. « Votre tâche est certes technique et juridique, consistant à proposer des lois, à les amender ou même à les abroger. Il vous est aussi nécessaire de leur insuffler un supplément, un esprit, une âme dirais-je, qui ne reflète pas uniquement les modes et les idées du moment, mais qui leur apporte l’indispensable qualité qui élève et anoblit la personne humaine »,  a-t-il poursuivi.

Comme on peut le constater, le pape n’est pas atteint par la maladie de la « pensée unique » et du conformisme ambiant, n’en déplaise aux « progros » attardés qui s’étaient enthousiasmés lors de son élection en pensant qu’il était le nouveau Moïse qui allait faire passer (enfin) l’Église dans l’ère de la modernité, que je qualifierais plutôt d’ère glaciaire.

Comment peut-il en être autrement, pour un pape qui possède les promesses de l’indéfectibilité confiée par le Christ lui-même ?

Qu’en ont pensé nos députés de droite comme de gauche ? Officiellement, ils se sont dits « ravis d’une telle rencontre », mais je crois pour ma part, que beaucoup, sinon la majorité, ont failli s’étouffer à chaque phrase du discours du Souverain Pontife.

Pensez-donc, un pape qui rappelle les valeurs éternelles de l’altérité homme/femme, de la dignité de la personne humaine de sa conception à sa mort naturelle, alors que nous savons que le parlement étudie des propositions de loi concernant la recherche sur l’embryon ou encore sur l’euthanasie, appelée pudiquement « droit de mourir dans la dignité ».

D’ailleurs les réactions ne se sont pas fait attendre. Le député PS, David Assouline a déclaré : « Et si le pape respectait notre république laïque, ses valeurs et ses lois, autant que notre laïcité respecte les croyances de chacun ». Ben voyons ! La république a-t-elle des valeurs, lorsqu’elle bafoue la vie et les libertés élémentaires ? Respecte-t-elle les croyances d’autrui, lorsqu’elle prétend être une religion aux dires de Vincent Peillon ?

On le voit, deux visions de l’homme et de la société s’affrontent en la personne du pape et des parlementaires français. La première (celle du pape) qui a prévalu pendant des millénaires, où l’homme était un élément important d’un ensemble : famille, corporations, provinces, nation… en dépendance d’un plus grand que lui, qu’il appelait Dieu et la seconde, qui remonte au siècle dit « des lumières » que j’appelle plutôt le siècle de « l’enténèbrement de la pensée », où l’homme a cru qu’en remisant aux « vieilles lunes » :les différents corps intermédiaires (qui dans les faits, le protégeait), il serait libre. Il n’en n’a rien été. Il s’est trouvé seul face à un État omnipotent et esclave de ses propres désirs.

L’idéologie mise en place par le nouveau pouvoir a remplacé le réel, dont nous voyons les ravages sous nos yeux, tous les jours ; enfin pour ceux qui ne sont pas encore lobotomisés.

Pour conclure, le Saint Père a rappelé la vocation unique de notre pays : « La France, une nation vers laquelle les yeux du monde se tourne souvent ».

Il ne tient qu’aux français amoureux de leur patrie et de son histoire, de faire que ces regards du monde continuent à se tourner vers cette belle France et le rappeler si besoin est, à nos élus à temps et à contretemps.

Décidément le pape François ne connaît pas la « langue de buis » et c’est tant mieux !

Jean-François Martot

 

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