Editoriaux

Nouvelles blanches, grises et noires

Chers amis,

L’actualité de ce mois de mars fut si riche en nouvelles qu’il m’a été difficile de ne pas vous faire part de mon sentiment sur certaines informations qui ne rentraient pourtant pas dans cette chronique de bonnes nouvelles. C’est pourquoi, exceptionnellement, j’ai décidé de faire de ce recueil d’espérance une revue de presse succincte.

Commençons tout de même par les bonnes nouvelles, et la première d’entre elles nous vient de la défense nationale.

Vous savez, chers amis, quelle importance j’accorde à cette question, car du sort de nos armées dépend celui de notre nation et sa capacité tant à rester souveraine, que celle à assumer les missions de paix sans lesquelles de nombreux pays qui nous font confiance sombreraient dans le chaos.

Pour la première fois depuis la guerre d’Algérie, non seulement les effectifs de la défense nationale ne devraient plus diminuer, mais il est même question des les ré-augmenter. En effet, les armées françaises n’en peuvent plus. Engagées au Sahel et en Centrafrique, maintenant leur présence en Côte d’Ivoire, au Gabon, au Tchad et à Djibouti, intervenant également au Proche-Orient et continuant d’entretenir une présence permanente au Liban et à Abu Dhabi, désormais présentes massivement sur le sol national dans le cadre du plan vigipirate renforcé sans qu’aucune amélioration de la situation ne puisse être entrevue, nos forces, dans l’état actuel, ne suffisent plus.

Les soldats, épuisés par des missions répétées sans jamais voir leurs familles, payés avec une irrégularité scandaleuse, renouvellent rarement leurs contrats. A cela il faut ajouter les très nombreuses dissolutions de régiments prévues par Nicolas Sarkozy et François Hollande. Celles du  prédécesseur n’étaient pas encore terminées que le nouveau voulait en ajouter une couche, alors que d’après l’état major, il n’y avait déjà plus de quoi assumer toutes les missions.

Au pied du mur, notre Président inconséquent a pris ses responsabilités. Sur les 24 000 postes qui devaient encore être supprimés, 18 000 devraient être maintenus, essentiellement dans l’armée de terre. Reste à effectuer les arbitrages budgétaires nécessaires pour financer ces maintiens de forces et l’augmentation des unités de soutien. En outre, on parle sérieusement, à l’état major, de ré-augmenter le nombre d’hommes, pour alléger le fardeau commun.

Le problème du matériel demeure entier, quant à lui, et notamment dans la Marine qui n’est plus en mesure de surveiller notre immense ZEE, plus vaste que l’Europe occidentale. Mais ne boudons pas notre plaisir face à cette première bonne nouvelle, qui en laisse sans doute augurer d’autres. Certes, ce n’est pas signe de paix pour le monde, mais c’est signe d’un timide redressement pour notre outil de défense.

En économie, puisque nous parlions de la crise de l’agro-alimentaire breton l’an dernier, avec le mouvement des bonnets rouges, je suis heureux de vous faire part de l’expansion du groupe Brioche dorée, originaire de notre Bretagne et qui, après une implantation réussie aux Etats-Unis et en Asie, ces dernières années, s’apprête à acheter les 340 enseignes du groupe allemand Kamps. Cela permettra de rééquilibrer le groupe en Europe, car ces dernières années furent très américaines. En outre, chaque réussite étrangère se traduit par un réinvestissement de capital en France, avec l’ouverture de nouveaux magasins et des créations de postes. Réjouissons-nous en, ce n’est pas seulement notre tradition culinaire qui s’exporte, ce sont des capitaux qui nous reviennent.

Dans le domaine de l’environnement, la protection de notre littoral progresse, avec l’ouverture le 4 avril du septième parc naturel marin, cette fois des Pertuis charentais à l’estuaire de la Gironde.  Ces parcs sont des outils complets ; la pêche et la plaisance y sont maintenus, mais sous contrainte, avec en retour des labels de qualité pour la pêche qui devraient séduire sans doute une clientèle avide de produits garantis éco-responsables. Le tourisme devrait également se développer dans cette région, mais cette fois sans porter préjudice à la beauté de nos côtes.

Passons aux nouvelles grises et retenons-en une, celle de la défaite de l’actuelle majorité lors des élections départementales. Je me réjouis de voir s’effondrer le crédit politique et la capacité de nuisance de ces gens qui ont largement contribué à notre ruine depuis tant d’années. Surtout je me félicite de voir l’influence du Trotskisme reculer un peu plus en France. Ayant perdu l’Allier, ils ne tiennent plus que le Val de Marne grâce à leurs alliés socialistes. Un dernier coup de boutoir et ils disparaîtront.

Mais en me réjouissant de la défaite de ceux qui sont devenus pour notre patrie des adversaires, je conserve un goût d’amertume sur les lèvres, car de ce scrutin on ne sait pas très bien qui est sorti vainqueur, avec une UMP-UDI divisée et qui sans les nombreux candidats divers droite et sans étiquette ne pourrait pas gouverner autant de départements ; avec un Front national qui vient de montrer à son corps défendant que face à lui, l’UMP préférait l’alliance avec le PS… Mais qui sont ces gens qui préfèrent s’allier avec leurs ennemis ?

Par ailleurs, si j’espère le départ des socialistes, je n’ai qu’une espérance modérée, pour l’instant, en leurs probables successeurs, qui montrèrent leurs talents entre 2007 et 2012, sans parler de la période 2002-2007…

C’est une nouvelle mi-figue mi-raisin, en somme, mais que je ne pouvais pas ne pas mentionner.

Enfin, j’aimerais revenir avec vous sur l’affaire de l’affiche du concert « Les prêtres », censurée par la régie publicitaire Métrobus sur les panneaux d’affichages de la RATP. Je joins ma voix à celle du Président du Sénat, Gérard Larcher, et à celles des évêques et prêtres, mais aussi des journalistes et des simples hommes de la rue qui ont condamné cette censure inique. En effet, au nom de quelle laïcité censurer une affiche de concert parce qu’elle soutient les chrétiens d’Orient ? Faudra-t-il désormais interdire les affiches de produits casher, et celles de produits hallal ? Devra-t-on empêcher la Caritas de mener sa campagne annuelle ? Que ferons-nous des affiches de la fondation abbé Pierre, du CCFD et des petits frères des pauvres ? Tout cela est grotesque !

La RATP a voulu ensuite invoquer le devoir de neutralité dans un conflit. Mais lorsqu’au début des années 2000 on voyait des affiches, dans le métro, en faveur des petites jeunes filles afghanes intégralement voilées, la RATP ne prenait-elle pas parti dans une guerre en cours entre les Talibans et l’Alliance du Nord ? La loi n’a pas changé depuis ! Enfin, aujourd’hui, n’est-il pas scandaleux de mettre sur le même pied les victimes et les bourreaux au nom de la neutralité ?

Pour expliquer le geste de la régie Métrobus, on a invoqué un laïcisme fanatique et l’antichristianisme. Je ne le crois pas.

La raison de cette censure est certainement bien plus basse, plus méprisable et vulgaire ; c’est la lâcheté ! Par crainte du conflit avec certains usagers de confession musulmane, par peur des dégradations de matériels, la RATP a préféré censurer les innocents. Cette lâcheté est doublement ignoble ; d’une part parce qu’elle condamne les faibles et donne raison aux sauvages ; d’autre part parce qu’elle se fonde sur des désordres qui n’auraient sans doute pas eu lieu si les affiches avaient été placardées telles qu’elles. Ils ont préféré prévenir que guérir, et voici que les pierres du métro leur retombent sur la tête.

La nouvelle est noire, mais sa conclusion pourrait bien être blanche. Espérons !

En attendant le dénouement de cette histoire, je vous souhaite à tous, chers amis, un joyeux et beau temps de Pâques.

Charles

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