Societé

La république française, arme inattendue des islamistes ?

Cette question, sciemment provocatrice, peut paraître au premier abord injustifiée. Mais venons-en tout d’abord à trois faits récents :

  • Depuis plusieurs semaines, un monstre idéologique et terroriste se déploie au Moyen-Orient : l’EIIL (État Islamique en Irak et au Levant, en anglais : ISIS, Islamic State in Iraq and al-Sham, al-Sham désignant la Syrie). En gestation depuis fort longtemps — en réalité, depuis la tristement célèbre guerre en Irak des USA au lendemain du 11 septembre, cet état terroriste s’est nettement concrétisé lorsque, le 29 juin dernier, il s’est constitué officiellement en califat islamique, avec à sa tête Abu Bakr al-Baghdadi, descendant auto-proclamé du prophète, monarque théocratique se déclarant le chef incontestable de tous les Musulmans de la planète, appelant même à conquérir Rome et reconquérir l’Espagne. Depuis lors, nos frères Chrétiens d’Irak subissent, dans le silence effroyable des autorités occidentales et plus spécialement françaises, un véritable « génocide » (terme employé par Ban Ki-Moon en personne), confrontés au faux choix de s’exiler sans rien emmener, de se convertir, de payer un lourd impôt de dhimmitude, ou de mourir par l’épée. Les monuments chrétiens de la région, pour certains millénaires, sont systématiquement pillés, brûlés et détruits, notamment à Mossoul, capitale du califat. L’un des berceaux du Christianisme est en passe d’être totalement rayé de la carte pour la première fois dans l’histoire, et ce dans l’indifférence pour le moins surprenante de l’Occident.
  • Le 17 juillet dernier l’Église commémorait le martyr des Seize Bienheureuses Carmélites de Compiègne, mortes pour la Foi. Le 4 août 1790, les Jacobins de Compiègne, sur ordre de la Constituante, prirent possession du monastère des Carmélites, ordonnant à ces dernières de quitter celui-ci et leur habit monacal. Plusieurs années ensuite, le 22 juin 1794, constatant qu’elles avaient néanmoins réussi à faire survivre clandestinement leur communauté malgré les fermetures d’églises et les violentes répressions républicaines contre le clergé réfractaire qui sévissent dans la région depuis 1792, ces mêmes Jacobins les emprisonnèrent au monastère de la Visitation, transformé en prison, et les forcèrent à renier Dieu et à se convertir aux principes républicains de liberté, d’égalité et de fraternité, ce qu’elles refusèrent toutes, « préférant mourir plutôt que de rester coupables d’un tel serment ». Le 12 juillet, elles furent transférées à Paris pour comparaitre devant un tribunal révolutionnaire qui les condamna à l’échafaud au terme d’un procès expéditif et sans témoin. Le genre de mascarade judiciaire que Louis XVI connut avant ces saintes femmes, où vous vous savez déjà condamné à mort avant même d’avoir pu pénétrer dans la salle de votre « procès ». Ainsi, le 17 juillet, acceptant très volontiers de mourir en martyr, elles se laissèrent conduire à l’échafaud, remplies d’une sérénité surnaturelle, ne cessant de chanter le Miserere, le Salve Regina, le Veni Creator et le Te Deum. Chacune monta fièrement à la guillotine en chantant le Laudate Dominum, après avoir reçu la bénédiction de la prieure, Mère Thérèse de Saint-Augustin, et celle-ci de donner à son tour la plus belle preuve d’amour de Dieu en offrant la dernière sa tête au bourreau. Elles seront béatifiées par le Pape Pie X le 27 mai 1906.
  • Il y a quelques jours, le 22 juillet, un gazouillis surprenant et révélateur était publié sur le compte Twitter du ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve : « Quand on est Républicain [avec la majuscule, s’il vous plaît !], on ne distingue pas entre les enfants de Gaza, les chiites de Mossoul ou les jeunes syriens[1] ». Et les Chrétiens de Mossoul, génocidés par l’État Islamique comme rappelé en début d’article ? Oubli emblématique et révélateur.

Oubli emblématique du silence assourdissant et scandaleux de la France au sujet du drame de nos frères Chrétiens d’Orient. La France, que Saint Louis avait consacrée, il y a huit siècles, à leur protection, fuit totalement ses responsabilités de protectrice des Chrétiens, bâillonnée par l’appareil idéologique de la république socialiste, alors qu’elle aurait dû être le premier pays occidental à élever la voix contre ce nouveau génocide.

Oubli révélateur, enfin, de ce qu’est tout simplement la république depuis plus de deux siècles : une machine idéologique cachant son but premier : la « décatholicisation » de la France, sous les voiles mensongers d’une laïcité détournée et d’un humanisme socialiste faussement angélique. Oubli révélateur qui met en lumière ce qui relie les trois évènements cités plus haut : un antichristianisme fanatique.

Finalement, il n’y a pas de quoi être surpris du silence républicain sur le martyr de nos frères Chrétiens d’Irak lorsque l’on sait que les ancêtres des actuels Républicains (avec la majuscule, sinon vous êtes un hérétique !) massacrèrent eux-mêmes non seulement les Seize Bienheureuses Carmélites de Compiègne, mais aussi tant de nos aïeux, les accusant de leur propre fanatisme, tout en déportant les prêtres réfractaires à la constitution civile du clergé et détruisant nombre de sanctuaires, pour la plupart très anciens, mutilant nombre de statues de saints, tout comme les jihadistes de l’État Islamique en ce moment, sans parler des profanations de toutes sortes commises au nom de l’Homme nouveau aux vertus républicaines, notamment celles des tombeaux de nos Roys à la basilique de Saint Denis, et de l’exil massif et forcé de nombreux Français terrorisés par la Terreur du comité de Salut Public, de son « calife » Robespierre et de ses « jihadistes » de Marianne. Leur prophète Rousseau avait prévenu, quelques décennies auparavant, du caractère foncièrement religieux et réellement fanatique de nos jihadistes républicains, ancêtres des socialistes républicains fanatiques d’aujourd’hui, dans l’un des livres du « Coran » de la sainte révolution française, le tristement célèbre Contrat social : il faut créer une nouvelle « religion du citoyen », purement et simplement :

«  Il y a donc une profession de foi purement civile dont il appartient au souverain de fixer les articles, non pas précisément comme dogmes de religion, mais comme sentiments de sociabilité, sans lesquels il est impossible d’être bon citoyen ni sujet fidèle. Sans pouvoir obliger personne à les croire, il peut bannir de l’état quiconque ne les croit pas, il peut le bannir non comme impie, mais comme insociable, comme incapable d’aimer sincèrement les lois, la justice et d’immoler au besoin sa vie à son devoir. Que si quelqu’un, après avoir reconnu publiquement ces mêmes dogmes, se conduit comme ne les croyant pas, qu’il soit puni de mort, il a commis le plus grand des crimes, il a menti devant les lois. »

Ces lois que Jean-Jacques auréole de « sainteté » au même titre que son Contrat social. De tels propos, transposés de l’idéologie rousseauiste des Lumières à celle des islamistes, pourraient parfaitement se retrouver dans la bouche du calife Abu Bakr al-Baghdadi. De même, il y a une similitude assez troublante entre la devise implacable des révolutionnaires : liberté, égalité, fraternité, ou la mort, et le faux choix imposé par l’EIIL aux Chrétiens de Mossoul : soit se convertir, soit mourir s’ils ne fuient pas. La république française laïcarde et son culte de la patrie, de la déesse Raison, de l’être suprême, de l’homme nouveau pétri par les mains sanglantes des Jacobins régénérateurs de peuple ; de par, finalement, son propre caractère religieux fanatique, partage beaucoup de points communs idéologiques avec ce monstrueux État Islamique.

Depuis plus de deux siècles, elle s’emploie minutieusement à la déchristianisation du pays, avec parfois des accès de fièvre, notamment en 1792-99, en 1905, et en ce moment même. Pics de fièvre décatholicisante qui coïncident en toute logique avec des périodes de forte influence de l’idéologie socialiste. Antichristianisme et socialisme sont intimement liés, de la même manière qu’antichristianisme et islamisme. Socialisme et islamisme ont là également un point commun redoutable, il faut en être bien conscient.

La république étant un système politique naturellement lié au socialisme (ce n’est pas un hasard si tous les régimes totalitaires socialo-communistes ont été, ou sont encore des républiques : URSS, Chine, Vietnam, Corée du Nord, IIIè Reich nazi, Allemagne de l’Est…), il est donc raisonnable d’être fort inquiet pour notre pays face à cette poussée majeure d’islamisme au Moyen-Orient, et au silence complice et révélateur de la république française face aux exactions antichrétiennes de l’EIIL.

«  La République s’est couchée. Elle ne s’en relèvera pas ! », avertissait déjà Jean-Yves Pons dans un précédent article de notre gazette royaliste[2], au sujet des violences antisémites incontrôlées de ces derniers jours. J’ajouterai à cela qu’elle vendra très facilement, et sans remords, la France chrétienne aux islamistes. Elle le fera par simple cohérence idéologique : d’essence antichrétienne, tout ce qui est antichrétien est le bienvenu. D’ailleurs, elle a déjà commencé à vendre notre pays : des pays comme le Qatar ou l’Arabie Saoudite ne sont-ils pas des partenaires économiques privilégiés de la république laïque ? Ces mêmes pays sont souvent accusés de financer dans le même temps les mouvements islamistes radicaux. Et que penser de toutes ces constructions de mosquées à travers le pays, officiellement financées pas des fonds privés, mais bénéficiant cependant d’argent public par le truchement de subventions publiques à des associations déclarées seulement « culturelles » ? Et de tous ces élus, notamment de gauche, qui accueillent à bras ouverts ces constructions, s’empressant d’aller y couper le cordon d’inauguration aux couleurs républicaines, élus qui ensuite s’empresseront violemment de rappeler les principes laïcs de la République (avec la majuscule, si vous ne souhaitez pas passer pour un dangereux fasciste réactionnaire) dès qu’ils apprennent la construction d’une nouvelle église catholique, tel Vincent Maurin (FDG) à Bordeaux[3]? Que penser enfin de l’attitude d’Anne Hidalgo et de Manuel Valls, s’empressant d’organiser et de participer à nos frais aux festivités de début et de fin du Ramadan ? En font-ils de même pour le début de notre Carême, le Mercredi des Cendres, et pour sa fin, le Saint Jour de Pâques ? Ce même Manuel Valls qui déclarait le 26 juin dernier à l’Institut du Monde Arabe de Paris que l’Islam est « une religion de lumière et d’avenir[4]».

Les socialistes aiment beaucoup l’Islam, au point de s’arranger de la sacro-sainte laïcité républicaine comme bon il leur semble. Chasse aux électeurs oblige, certains diront. Du reste, cette attirance des socialistes pour l’Islam n’est pas nouvelle : le socialiste Adolf Hitler le démontre parfaitement par ces propos tirés de ses Libres propos sur la guerre et la paix recueillis sur l’ordre de Martin Bormann :

«  La civilisation a été l’un des éléments constitutifs de la puissance de l’Empire romain. Ce fut aussi le cas en Espagne, sous la domination des Arabes. La civilisation atteignit là un degré qu’elle a rarement atteint. Vraiment une époque d’humanisme intégral, où régna le plus pur esprit chevaleresque. L’intrusion du christianisme a amené le triomphe de la barbarie. L’esprit chevaleresque des Castillans est en réalité un héritage des Arabes. Si à Poitiers Charles Martel avait été battu, la face du monde eût changé. Puisque le monde était déjà voué à l’influence judaïque (et son produit, le christianisme, est une chose si fade !) il eût beaucoup mieux valu que le mahométisme triomphât. Cette religion récompense l’héroïsme, elle promet aux guerriers les joies du septième ciel… Animé d’un tel esprit, les Germains eussent conquis le monde. C’est le christianisme qui les en a empêchés[5]. »

Alors oui, la république française peut très facilement devenir, par antichristianisme partagé, une arme de choix pour les islamistes. Ne nous voilons pas la face : si une puissance islamiste comme l’EIIL décide de conquérir notre pays, elle ne rencontrera pas de grande résistance de la part d’un appareil étatique laïcard qui, de plus, affaiblit dramatiquement son armée d’année en année. Sa « religion de la laïcité », pour reprendre les mots de Vincent Peillon, a déjà parfaitement préparé le terrain : déchristianisation massive des Français, avec toutes ses conséquences néfastes : détérioration, voire abandon des lieux de cultes, dénigrement de la culture chrétienne du pays, reniement de ses racines chrétiennes… Comment, après cela, ne pas être étonné de voir huit cents Français se laisser embrigader dans le jihad en Syrie ?

Certes, le gouvernement s’empresse de se montrer actif face aux recruteurs pour le jihad. Mais, comme dans bien d’autres domaines, son action sera à terme inefficace, car il est incapable d’aller tuer le mal à sa racine. Son appareil idéologique l’en empêche.

En réalité, la seule véritable solution pour protéger la France d’une islamisation galopante, c’est la Restauration de la Royauté Chrétienne. Le Royaume Chrétien de France restauré sous le ministère royal bienfaisant du Prince héritier légitime Louis, est le seul rempart tenace face aux vues conquérantes de l’EIIL et autres entités islamistes.

Le Roy Très Chrétien de France, vite ! Pour le salut du pays, celui de nos malheureux frères Chrétiens d’Orient, et celui du reste du Monde ! Reprenons tous ensemble, amoureux de la France, de Dieu, et des véritables liberté, égalité et fraternité : celles chrétiennes, ce cantique du Sacré Cœur de Jésus écrit par un prêtre anonyme de Saint Sulpice, retrouvé dans les affaires des Bienheureuses Carmélites de Compiègne, découverte qui n’arrangea pas leur cas devant le tribunal révolutionnaire :

1. Cœur Sacré d’un Dieu qui nous aime,
Source aimable de nos vertus,
Toi qui fais mon bonheur suprême
Cœur adorable de Jésus…

2. De l’amour trop chère victime,
Oublie un instant la douceur ;
tu vois les attentats du crime,
Viens mettre un frein à sa fureur.

3. Fais marcher l’aigle vengeresse,
Contre ces vautours dévorants,
Et qu’enfin l’olivier renaisse,
Sur la cendre de nos tyrans.

4. Qu’il paraisse au bruit du tonnerre,
Au milieu du ciel embrasé,
Ce Cœur, le salut de la terre,
Par qui Satan fut écrasé.

5. A son aspect doux et terrible,
Je vois pâlir les factieux ;
La France alors devient paisible
Son Roy libre et son peuple heureux.

Philippe Cléry

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