Politique

Parlement et Révolution, 2014-20…

La France a vécu dans son passé une révolution dont on se demande encore à quoi elle a finalement bien servi. Bien sûr nos Rois de Jadis ont connu des moments où la France était réduite à peau de chagrin, où l’économie était moribonde ou, bien au contraire, des périodes pendant lesquelles il y avait trop de travail par rapport aux travailleurs. Malgré des difficultés, la France a toujours trouvé, en elle, les ressources suffisantes pour sortir du mauvais pas. Avec un esprit indépendant et une absence de compromission qui n’appartient qu’à notre Patrie, avec le talent politique et la patience des Capétiens, la France s’est toujours remise (parfois dans la douleur) des grandes épreuves qu’elle a vécues. Voila pour l’Espérance, sans laquelle toute vie est vaine. 

            Que la France soit un creuset de civilisations, forcément plurielles, est un fait contestable sur le plan historique. L’homme médiéval des grandes invasions n’était pas pétri de génétique, d’anthropométrie… toutes ces disciplines nées chez des hommes du XIXe, convaincus de l’absolu de la science et du progrès général de l’humanité. L’homme médiéval voyait dans la race les grandes familles et les grandes noblesses qui remontaient à ces maîtres francs, burgondes, wisigoths,  ces anciennes familles de sénateurs romains. Selon la région, la noblesse était franque ou burgonde, selon les régions, on avait des coutumes germaniques ou latines, voire celtiques. S’il y avait des races, celles-ci n’étaient pas fermées et plus importaient les Gens ou les Sippe dont le terme « race » était parfois un quasi synonyme.

 Parlement de Bretagne mise en valeur par une projection monumentale (Rennes)

            Droit des coutumes, plus que droit constitutionnel, nos Rois prirent soin de créer à partir du XIIIe siècle, des parlements régionaux qui, sur le modèle du parlement de Paris, enregistraient les Lois en les faisant se conformer aux Lois fondamentales du Royaume et au Droit Coutumier. Ainsi, appartenant à ces « Nations » c’est-à-dire à ces peuples, sous la Loi du Roi des Francs, l’on pouvait à la fois obéir au Roi et défendre les lois et coutumes de ses aïeux. Le système n’était certes pas parfait, mais il préservait les peuples et leurs spécificités tout en appliquant la volonté unificatrice du Roi. C’était presque une supranationalité, même si le terme est anachronique. Ce pouvoir gonfla, enfla jusqu’à donner des parlements dont l’activité fut déterminante dans les prémices de la révolution, en s’arrogeant des pouvoirs qu’ils n’avaient pas.

           

Louis XV accepte le retour des remontrances du Parlement de Paris contre la suppression de plusieurs clauses du testament de Louis XIV

Une brusque ellipse et nous voici dans la France de 2014. De parlements régionaux nous n’avons plus guère de trace : les coutumes des peuples ont été foulées au pied et c’est en vain que les bretons ont tenté de protéger leur belle langue contre une république dictatoriale. De même que les Basques, les Corses, Picards et autres Flamands, pour ne citer qu’eux, et pour ne citer que ceux dont les langues sont encore -un peu- vivantes! Le droit coutumier ? Il n’existe plus et ses derniers reliquats (droits de péage en Bretagne, par exemple) sont sans cesse attaqués. L’indépendance, et la fierté que l’on nomme identitaire, est sans cesse brimée car jugée fasciste et réactionnaire.

            Notre Parlement, celui de Paris, est soumis aux caprices d’un géant Impérial sans empereur (et c’est là son tort!), l’Union Européenne, qui se caractérise par son absence de fierté vis-à-vis de ce qui est l’identité de l’Europe, et aussi par un désir partagé de repentance omniprésente. Un géant qui ne respecte aucune loi fondamentale si ce n’est la négation de ce qui le constitue. Une puissance nihiliste qui parvient à se nier elle-même pour bâtir un monde d’homme-outil dans lequel patriotisme et identité ne seraient que des freins au consumérisme victorieux que l’on voudrait imposer.

            Comme l’Histoire de France nous le montre, les Parlements sont des armes, aussi potentiellement destructeurs que constructeurs, en fonction des personnes qui les composent et des idées qui les animent. Si le Jansénisme insidieux est pour beaucoup dans les conflits entre les parlements et nos Rois, l’européisme est pour beaucoup dans le conflit qui anime le parlement et les Peuples de France.

            Nous avons encore -pour combien de temps?- le pouvoir de ces parlements, et le pouvoir d’y envoyer qui nous voulons. A quoi bon, devant la pieuvre de l’Union et ses directives tentaculaires ? Nos parlements sont bien impuissants -et souvent bien complices- face à sa coercition. Ils ne sont plus, comme disait Marion Maréchal le Pen, que des chambres d’enregistrement comme les parlements d’ancien Régime, à ceci près qu’ils n’ont aucun pouvoir de s’opposer à l’Union.  Si demain nos parlementaires disent le mot de Cambronne à l’Union, alors le mot sera entendu, répété, amplifié jusqu’à éclater à Bruxelles et Strasbourg. Les mots volent, s’envolent et transportent les peuples qui se battent pour leur Liberté et leur Indépendance. Nos parlements seront tout aussi importants que les foules de manifestants dans la contre Révolution, que nous allons vivre ! Ils seront alors bien inutiles ceux qui, au palais Bourbon, avaient pris l’habitude de faire concours de pusillanimité en n’ayant que l’Union Européenne à la bouche !

Le vrai choix, c’est de porter son vote sur ceux qui défendent la Patrie face à l’oppression étrangère, puis de faire entendre à ces mêmes qui défendent la Patrie que seul le Roi est capable de maintenir l’indépendance des peuples et des nations, un objectif à la mesure de ce que nous sommes.

Roman Ungern

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