Politique

Quel espoir pour les peuples européens ?

Les élections européennes se suivent et ne se ressemblent pas. Quoi qu’à y regarder de plus près on s’aperçoit qu’elles partagent un point commun : une importante abstention. Signe que les enjeux n’ont jamais clairement été posés, que l’Union Européenne reste un machin lointain, propriété des représentants d’une hyper-classe mondiale qui se fiche des peuples, de leurs désirs, de leurs espoirs. 
 
Le cru 2014 s’est révélé riche en arôme. De nombreux peuples européens ont fait le choix de la radicalisation en optant pour des listes anti-européennes ou pour le moins eurosceptiques, le mot semble à la mode ces derniers temps. Pour autant, le message aura-t’il été entendu ? On peut craindre que non. Les chefs d’Etats se retrouvent aujourd’hui pour discuter entre eux du choix du président de la commission. Le Parlement proclame bien haut que ce choix lui appartient maintenant, tandis que bon nombre de commissaires expliquent qu’il s’agit d’une interprétation extensive des textes. En clair, tout ce petit monde grassement rétribué, exonéré d’impôts, continue comme si rien ne s’était passé, à arranger leurs petites affaires entre eux.
 
Certes, le FN, l’UKIP et d’autres partis étrangers sortent victorieux du scrutin, mais au final, tout confondu ils ne représentent que 25% à 30% des députés. Ils feront juste un peu plus de bruit, les vidéos de leurs interventions continueront d’attirer de plus en plus de monde sur Youtube, et puis ? Et puis rien. La machine technocratique continuera d’en remontrer aux peuples, leur expliquant qu’ils doivent laisser derrière eux leurs vieilles traditions jugées moisies. Elle continuera de promouvoir la culture de mort, l’inversion des valeurs, la dissolution des peuples dans le métissage au nom de la nécessité de maintenir à flot des régimes sociaux exsangues et inadaptés.
 
La grogne monte, lentement. La victoire du FN n’a pas été prise à sa juste valeur. Les politiques se contentent juste, comme d’habitude, de considérer que c’est un jour sombre pour la démocratie. Comme si la démocratie consistait à voter pour les seuls partis considérés par ces messieurs comme fréquentables. Comme si la démocratie pouvait vivre en dehors de la volonté des peuples, ces derniers étant définitivement regardés comme des enfants immatures, incapables de voir ce qui est bon pour eux. 
 
La grogne monte, lentement pour l’instant, un coup de semonce a été tiré, en vain. Viendra le moment où les peuples en auront assez, où ils ne supporteront plus que l’on considère que l’expression de leur volonté est nulle et non avenue, comme ce fut le cas pour les Irlandais que l’on força à revoter jusqu’à ce que le résultat soit conforme aux attentes de ces messieurs. Viendra le moment où ils ne supporteront plus que le résultat d’une consultation référendaire soit contourné par une réunion du Congrès.
 
Pour l’heure, les européens, grecs mis à part, n’ont pas encore assez faim, l’avenir de leurs enfants n’est pas à ce point obéré qu’il ne leur reste que le désespoir. Mais, n’en doutons pas, le jour viendra où les peuples descendront dans les rues, et ce jour-là, ce ne sera pas pour manifester pacifiquement sur les grands boulevards des capitales. Ce jour-là, il n’est même pas certain que les forces de l’ordre chercheront à protéger les fossoyeurs des peuples, car même la loyauté a ses limites.
 
Pascal Cambon

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