Politique

Détruire radars et portiques, des gestes civiques ?

Avouez que la vision d’une sinistre image de radar automatique noir de suie et totalement inutilisable a quelque chose d’agréable. Lorsque l’on a fait l’expérience de contraventions salées où de nombreux points et de multiples euros ont migré de nos poches vers celles de l’Etat, il est légitime de ressentir un sentiment d’euphorie devant un radar dynamité.

La colère populaire s’est enflammée en Bretagne et a laissé plusieurs portiques tomber au champ d’honneur. Cela faisait bien longtemps que l’on n’avait pas vu des émissaires de Paris être détruits dans le grand ouest. Mais le soldat bleu de Hoche a été substitué par un portique destiné à collecter une « écotaxe » visant les poids lourds.

Pourtant n’oublions pas que si l’Etat nous fait les poches, il conviendrait plutôt de changer de régime. Lorsqu’un instrument de prélèvement du travail des honnêtes gens est mis hors d’état de nuire, les frais sont réglés par la France qui se lève tôt, non pas par les profiteurs de la fraude, les assistés professionnels ou une éventuelle concubine présidentielle blanchie par la république.

Il fut un temps où l’impôt, sous l’Ancien Régime, était exceptionnel. Aujourd’hui le prélèvement obligatoire ferait émigrer n’importe quel jeune entreprenant. Alors que l’armée fond à vue d’œil et que la montagne de la dette gonfle en défonçant tous les plafonds.

Si la colère populaire pouvait éviter de se tromper d’ennemi en visant le modèle institutionnel républicain et non des plaques de tôle sur le bord des routes, la cause de la France y gagnerait. A force de se tromper d’ennemi, on fait son jeu.

Julien Ferréol

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