Politique

NKM-Hidalgo: l’élégance parisienne…ou pas

La campagne municipale de 2014 est obstruée par une ville, Paris, qui fait de nouveau l’objet de toutes les convoitises et attentions. Il existe des dizaines de milliers d’autres communes, mais le parisianocentrisme jacobin bouge encore, semble-t-il.

Encore cette obstruction médiatique serait substantiellement intéressante, nous pourrions la comprendre, mais il n’en n’est rien.

Il ne s’agit pas des problèmes de circulation, de transports publics, de propreté, de stationnement, de la création d’une police municipale, de la question de l’architecture (Paris ville-musée, les tours etc.) mais d’une querelle d’ego entre les deux candidates favorites, Anne Hidalgo et Nathalie Kosciuzko-Morizet.

A gauche, Anne Hidalgo, candidate du moderne PS (et adoubée par son prédécesseur, …) et, à droite NKM, favorite des futures primaires UMP devant Rachida Dati. Notons que la première est élue du XVème arrondissement et esta été le bras droit de Bertrand Delanoë. Elle a donc une part de responsabilité dans le bilan de ce dernier. La seconde, tenante d’une UMP proche du centre et progressiste s’est abstenue sur le « mariage pour tous » à l’assemblée.

NKM accuse dans le Journal du Dimanche sa rivale d’avoir été condamnée par la justice pour « travail dissimulé ». Pour elle, la virginité judiciaire est une valeur si importante qu’elle ne prendra pas de personnes condamnées à des peines importantes, qu’elle l’a « dit à Jean Tiberi », le fameux maire du Vème accusé et condamné pour fraude électorale…

Voilà ce qu’est le « débat démocratique républicain ». Non pas un échange d’idées sur des sujets touchant à la vie des administrés (et, en l’occurrence, ces élections de 2014 étant municipales, les thèmes abordés devraient avoir vocation à être très concrets, pour tout un chacun), mais du crêpage de chignons pour la suprématie du pouvoir.

Bien qu’au vu du début de mandat exceptionnel de François Hollande (et des deux chambres du Parlement ainsi que la majorité des collectivités territoriales) la rue de Solferino risque d’enregistrer une gifle magistrale aux prochaines élections, à quoi bon l’alternance ?

Echanger l’adoubée de Delanoë contre celle qui a préféré s’abstenir sur le mariage pour tous, en vue de sa communication personnelle, quel avantage ?

Finalement, quels que soient les résultats de ces élections, à moins qu’une liste providentielle et apartite ne vienne percer et casser l’horloge républicaine, pour les Parisiens (et les habitants de 36 699 autres communes françaises, ils existent aussi, avis à l’AFP), le changement, ce n’est pas pour maintenant.

Julien Ferréol

 * Serpent de mer bicentenaire, une vieille lune qui bat en âge le choc élyséen de simplification administrative pour les entreprises.

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