Politique

La fin de la Vème république !

Le centre de recherches politique de Sciences Po dévoile dans son étude de janvier 2017 le niveau de confiance des Français en leurs hommes politiques et institutions. 

C’est avec une surprise modérée que l’on y découvre des chiffres édifiants puisque 89 % des Français sondés pensent que les hommes politiques ne se préoccupent pas de leurs points de vue, et 70 % pensent que la démocratie fonctionne mal en France.

Les trois premiers substantifs qui viennent à la bouche des Français quand on leur parle de politique sont méfiance (40 %), le dégoût (28 %) et de l’ennui (10 %).

Ces chiffres, aussi consternants soient-ils, sont tout à fait compréhensibles au vu des frasques de nos chers politiciens. Entre un ministre du budget promettant une lutte contre la fraude fiscale détenant un compte en Suisse, un secrétaire d’Etat souffrant d’une phobie administrative, un président adepte du scooter ou encore un candidat à la présidentielle mettant à l’abri femme et enfants (c’est vrai qu’ils ne l’étaient pas déjà !) aux frais du contribuable, il est aisé de comprendre la défiance qu’a la population envers la classe politique, sachant que tout ceci n’est que la partie émergée de l’iceberg institutionnel.

L’enchaînement de toutes ces années d’affaires et histoires politiques, la pauvreté du débat intellectuel et les luttes de partis ont amené la Ve République à un de ses tournants majeurs en cette année 2017 

Les élections présidentielles 2017 sont les premières de cette République dans lesquelles aucun candidat n’a le minimum requis pour faire illusion et consensus à la tête de l’Etat : François Fillon a son « Penelope gate », Benoit Hamon son fardeau du bilan gouvernemental alourdi du projet de revenu universel, Emmanuel Macron sa reconnaissance de l’histoire de France, Marine Le Pen ses affaires du Parlement européen, et Jean-Luc Mélenchon son invective permanente envers tout le monde.

 Cette situation va, d’une part entraîner un record d’abstention, et d’autre part mettre le Président élu dans une situation extrêmement inconfortable et illégitime vis-à-vis du peuple qui sera à l’affût de la moindre mesure pour descendre dans la rue.

Quand le général de Gaulle a fondé la Ve République, il imaginait, en renforçant l’exécutif et en rendant la fonction présidentielle indépendante du Parlement, une république monarchique dans laquelle le chef d’Etat est au-dessus de tous partis, le Président avait alors une fonction d’arbitre et une stature permettant à tous les Français de se reconnaître en lui et d’utiliser son charisme pour la représentation à l’étranger, à l’image du Monarque dans grand nombre de pays.

La situation s’est rapidement complexifiée : à partir du moment où le Président est issu des partis politiques qu’il est censé arbitrer, il se retrouve alors dans une situation de juge et partie, pouvant exercer en pratique tous pouvoirs en cas de concordance majoritaire avec le Parlement, ou bloquer le projet de ses adversaires si ceux-ci l’emportent au Parlement.

Cette configuration de l’exécutif, couplée au mode de scrutin uninominal majoritaire des élections législatives, raccourcit la durée de mandat des élus, ce qui les incite indirectement à essayer de maximiser leurs profits personnels, légalement ou non.

Le ras le bol national, et la multiplication des manifestations et divisions du peuple augurent la fin de la Ve République, dont la configuration est depuis bien longtemps devenue obsolète et hors d’usage.

Des voix commencent déjà à s’élever pour la remplacer, c’est le cas de Jean-Luc Mélenchon qui propose une VIe République, qui serait, elle, parlementaire.

Cette déliquescence de la Ve République doit être une aubaine pour le royalisme, mais elle ne le sera que si les idées royalistes sont remises au centre du débat à temps.

Il faut réussir à se mettre en ordre et faire connaitre la vision royaliste, avant la chute de cette République, sous peine de repartir de nouveau avec un système républicain. 

Apprenons à saisir les opportunités qui s’offrent à nous, afin de ne plus vivre dans une certaine nostalgie d’une époque inconnue et dans l’utopie d’hypothèses qui ne se réaliseront jamais, telle la restauration sans militantisme. 

Presque soixante ans après la chute de la IVe, la République vacille une nouvelle fois, et il est temps de s’appuyer sur les monarchies contemporaines pour prouver que la Restauration est possible et bénéfique. AGISSONS !

Julien Sanchez

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