Politique

La France se « marocanise »

Ce n’est même pas un parti politique français qui dénonce une «marocanisation de la vie politique française», mais Alger qui a déclenché une véritable levée de boucliers après la nomination à l’Élysée de la fille de l’ancien conseiller du roi du Maroc. Y aurait-il des jaloux dans la réussite incontestée d’Audrey Azoulay ? Elle s’inscrit à la suite de la nomination d’une gamine nommée Najat Vallaud-Belkacem  qui a connu une ascension fulgurante, après avoir été porte-parole de campagne de François Hollande, et qui est actuellement le numéro 3 du gouvernement.  Une petite parenthèse pour la ministre du travail Mme El Khomri, qui fera l’objet d’un autre article.

Frère et conseiller spécial du président algérien, Saïd Bouteflika aurait déploré une manœuvre de «lobbying» de la part du Maroc, au sein d’une scène médiatique française qu’il estime «infestée» (c’est bien lui qui le dit, pas nous, nous n’oserions pas !)  de politiciens, de journalistes et de stars d’origine marocaine, rapporte le site d’information Mondafrique. Celui-ci indique que l’homme politique algérien aurait fait part, à l’abri des micros, de sa désapprobation auprès de l’un des conseillers de François Hollande.

Il faut bien reconnaître que François Hollande a mis en avant, à la faveur du remaniement gouvernemental, une nouvelle génération de femmes censée incarner le renouvellement, d’autant plus qu’elles sont d’origine maghrébine. Faut-il en déduire qu’il n’est pas de femmes françaises chrétiennes, voire athées, capables d’assumer de hautes fonctions ? Audrey Azoulay a été conseillère pour la Culture et la Communication de François Hollande depuis septembre 2014 avant de devenir à 43 ans ministre de la Culture et de la Communication. Fleur Pellerin n’en revient toujours pas, elle, orpheline de la Corée du Sud, avait réussi l’exploit d’entrer dans le monde de la culture en devenant ministre. Mais elle n’a pas de fortune personnelle comme Audrey Azoulay  qui en dehors d’un cursus très brillant est réputée proche de la comédienne Julie Gayet, la compagne du chef de l’État. Audrey avait fait la connaissance de François Hollande lors d’une visite au Mexique en avril 2014. Celui-ci l’avait trouvée drôle et intéressante. Elle avait succédé à David Kessler quelques mois plus tard à l’Elysée.

Elle est la fille du conseiller des souverains marocains Hassan II et Mohammed VI, André Azoulay, et de l’écrivaine Katia Brami. Le cursus détaillé de A.A. : elle est titulaire d’une double maîtrise des sciences de sciences de gestion qu’elle valide entre l’Université de Paris Dauphine et de celle de Lancas­ter au Royaume-Uni, elle intègre ensuite Sciences Po, puis l’ENA – dont elle est diplô­mée en 2000, la même année qu’une certaine Fleur Pellerin. D’abord magistrate à la Cour des Comptes, elle atterrit vite au Centre natio­nal du cinéma (CNC), en 2006, avant d’en deve­nir la direc­trice géné­rale délé­guée en 2011. Deve­nue proche du milieu du septième art,  elle est consi­dé­rée comme une proche de Julie Gayet. Elle dispose donc de tous les atouts qu’aime François Hollande : l’argent, le milieu des spectacles, les mondanités et tout ce qui touche le bling-bling.

Le président n’aime pas les femmes pour des affaires sentimentales mais pour ce qu’elles peuvent lui apporter au niveau de la « gloire »,  sa gloire, pas celle de la France, dont il n’a que faire : lui d’abord. C’est un bloc de béton armé, sans aucune émotion, un crocodile selon une émission lointaine sur lui. De la manière dont il s’est servi de Jean-Marc Ayrault, il faut se souvenir…

France, ma douce France, tu ne retrouveras ton identité qu’après les élections présidentielles, si tant est que des erreurs ne seront pas commises par d’imprudents qui n’ont pas encore compris que le crocodile est sans pitié et dispose de tous les pouvoirs, dont la mémoire, les réseaux et les femmes de pouvoir.              

Solange Strimon

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