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La République assassine pour relancer l’économie française ?

Un humoriste disait un jour : « quand une personne est tuée, cela s’appelle un crime, mais quand mille personnes sont tuées, c’est un fait divers ». C’est dans l’esprit de cette sordide remarque que François Hollande ose se tacher les mains de sang dans l’espoir de relancer l’économie française…

Le 18 mars 2013 s’ouvrait aux Nations Unies la Conférence de négociation finale pour le traité sur le commerce des armes. Quelques jours auparavant, Laurent Fabius, ministre français des Affaires Etrangères, témoignait de la « volonté de la France d’obtenir un traité robuste, juridiquement contraignant et associant les principaux acteurs du commerce de l’armement… (compte tenu) des droits de l’Homme et du droit international humanitaire ».

Quelques heures plus tard, le même Laurent Fabius demandait, avec son homologue anglais, la levée de l’embargo de l’Union Européenne sur les armes à destination de la Syrie. Il précisait même qu’à défaut de l’unanimité requise à l’UE pour lever cette mesure, Paris et Londres prendraient « en tant que nations souveraines », à titre bilatéral, la décision de livrer des armes aux rebelles qui attaquent la Syrie !

Comme par hasard, quelques mois auparavant, l’Arabie Saoudite, qui est le principal soutien à la rébellion syrienne, signait avec la France un premier contrat d’armement d’un milliard d’euros finalisé lors d’un voyage présidentiel en novembre 2012. Puis un second contrat a été signé d’un montant de 2,5 milliards d’euros. Sans compter les perspectives de marché ouvertes par le Qatar, autre soutien à la rébellion syrienne, qui tournent autour de 20 milliards d’euros.

On devine que ces contrats ont été signés en échange d’un appui diplomatique de la France à cette même rébellion syrienne, qui se traduit évidemment en actes sous la forme de livraisons d’armes, peut-être justement celles que nous paie l’Arabie Saoudite.

Ainsi la république française a sa part dans les 110 000 morts de la guerre impérialiste en Syrie

Les rois de France ont eu souvent à faire la guerre, mais c’était soit pour établir des frontières lui assurant une protection contre de possibles invasions, soit parce que des forces intérieures dissidentes avaient entraîné la France dans une guerre civile.

Au contraire, les guerres impérialistes ont commencé avec Napoléon, donc sous la république.

Ce qui est grave dans la diplomatie française actuelle, c’est que nos gouvernements successifs, de droite comme de gauche, nous entraînent dans des guerres dont la logique échappe à la France, puisqu’elle est concoctée par des puissances étrangères, les Etats-Unis la plupart du temps, l’Arabie Saoudite et le Qatar dans le cas présent… inquiets de voir que les Etats-Unis, justement, ne s’investissent plus autant que ces pays le voudraient.

Mais quel est donc l’enjeu de toutes ces guerres au Moyen-Orient ? Abattre la Syrie et l’Iran, après avoir abattu l’Irak… ce qui menace directement la Russie. Rappelons que, en septembre dernier, nous avons frôlé la troisième guerre mondiale, qui n’a été évitée que parce que deux missiles américains envoyés d’un bateau sur la Syrie ont été interceptés par les Russes, ce dont la presse, évidemment, n’a surtout pas parlé. Obama a donc dû faire machine arrière. Nous sommes bien à nouveau dans un processus de guerre froide.

La troisième guerre mondiale a, pour le moment, été évitée, mais les protagonistes sont toujours en place. Elle peut donc encore se déclencher. Si nous voulons que la France reste en dehors, nous devons exiger que la France sorte de l’OTAN et fasse passer son budget de 1,5 à 3% du PIB son budget militaire.

Georges Tartaret

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