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La bombe et la Corée : du lard ou du cochon ?

Bien sûr, la guerre froide a occupé la seconde partie du XXe siècle sans que l’étincelle explosive n’entraîne la destruction nucléaire du monde. Ce petit miracle, qui a tenu au sang-froid des décideurs de Washington et de Moscou est-il une garantie de sûreté nucléaire éternelle ?

Il vaudrait mieux se pencher sur cette question avant d’accorder le bénéfice du doute à une question qui touche à la vie de l’humanité. Et cette question est d’actualité.

La Corée du Nord, dernier bastion du stalinisme de stricte observance, a menacé les États-Unis d’une « frappe préventive ». La Corée du Nord a déclaré par la voix de son gouvernement que la reprise de la guerre de Corée, suspendue depuis 1953, était inévitable au vu du refus des États-Unis et de la Corée du Sud de renoncer à des manœuvres militaires la semaine prochaine.

Washington réplique en se déclarant « capable » de se défendre.

Des rumeurs rapportent des pratiques de cannibalisme dans la population nord-coréenne. Le régime, disposant d’une armée grossièrement disproportionnée vis-à-vis de la taille du pays, canalise l’argent frais dans des dépenses militaires et de prestige. Les statues géantes, les autoroutes à seize voies toujours vides, font de la Corée du Nord une nation de pointe dans l’absurdité de l’action politique. Ce « savoir-faire » s’exporte dans des pays amis : en Iran pour le nucléaire, en Afrique pour les statues géantes de dictateurs.

Les dirigeants nord-coréens, dont on ne sait rien, manipulent peut-être le jeune Kim-Jong Un et sont de toute manière parfaitement déconnectés du monde qui les entoure, que ce soit envers leur population ou envers la communauté internationale.

Et le pire, c’est qu’ils ont la bombe, et qu’ils s’ingénient à multiplier les provocations… Appuyer sur le bouton rouge serait pour eux l’accomplissement logique de leur jusque-boutisme délirant.

Les États-Unis auront-ils à faire usage de l’arme nucléaire dans les prochaines semaines ? Comment les vassaux de Washington* devront-ils suivre, en particulier la France, puissance nucléaire indépendante ? Quelles seront les positions chinoises et russes ?

Les conséquences d’une frappe pourraient être cataclysmiques (le mot est pesé), et pourraient signifier la fin du monde moderne.

Naturellement ces inquiétudes ne datent pas d’hier. On parle de Troisième Guerre mondiale depuis la fin de la Seconde, les provocations ne pourraient être que du vent. Mais l’isolement des despotes nord-coréens pourrait bien leur donner la liberté qui scellera l’avenir du monde.

Julien Ferréol

* Nous.

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