Chretienté/christianophobie

Saint Pierre et Saint Paul, Apôtres & Martyrs

Les précédentes chroniques avaient de quoi perturber les esprits (dont le mien, surtout en période de chaleur estivale où dans le sud de la France, le soleil ne nous épargne pas). Aujourd’hui, nous fêtons les deux figures les plus importantes dans l’Eglise romaine. Saint Pierre (le premier pape) et Saint Paul, unis l’un à l’autre comme les doigts d’une main, l’un ayant précédé l’autre et chacun d’eux ayant accompli sa mission comme notre Seigneur Jésus-Christ le leur avait demandé, suggéré, inspiré.

Parlons donc d’abord de Saint Pierre. Pierre, galiléen, était pêcheur à Capharnaüm au bord du lac de Tibériade quand Jésus fit irruption dans sa vie, lui demandant de tout abandonner et de le suivre. Sans doute l’Esprit-Saint dût-il intervenir pour que cet homme tranquille et sans histoire prenne un autre chemin que celui de pêcheur, devenant le premier – parmi les disciples de Jésus – à proclamer sa foi en Jésus. Jésus qui lui dit : “Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Église.” Cette phrase que tout le monde connaît ne fait pas oublier le triple reniement de Pierre, qui prit peur lorsque Jésus fut arrêté. Oh ce coq qui chanta trois fois lui rappelant les paroles du Maître ! Le pardon de Jésus reste pour nous, non pas une énigme, mais la certitude que toute trahison, tout manquement, toute faiblesse, trouvent grâce aux yeux du Maître  ce qui ne veut pas dire qu’il faut se laisser aller à nos penchants naturels de doute. Pierre a connu Jésus, a partagé son intimité, il a suivi son parcours, il l’a entendu prêcher, il l’a vu accomplir des miracles, il a certainement été subjugué par cet homme, Fils de Dieu le Père Tout-Puissant. Que d’émerveillement a-t-il connu, que de joies, de fierté, d’amour a-t-il éprouvés ? C’est certainement pourquoi quand sonnera l’heure de la condamnation par l’empereur Néron, il demandera à être crucifié la tête en bas, par humilité. Il ne se jugeait pas digne de mourir comme Jésus. Imaginons la scène, les souffrances qu’il accepta de vivre pour témoigner de sa foi indéfectible en Jésus-Christ. Il est – dit-on – inhumé au Vatican, près de la voie Triomphale, en 64.

Venons-en à Saul,  avant qu’il ne devienne Saint Paul, Apôtre des nations. Saul est né à Tarse, une ville cosmopolite, la capitale de la Cilicie. C’était un citoyen de Rome. Ses parents étaient des juifs de la diaspora, des juifs ayant fui les persécutions (lesquelles ? on ne le sait). Paul était instruit puisqu’il parlait plusieurs langues, l’hébreu, l’araméen et le grec. Dès l’âge d’environ 12 ans, il part pour Jérusalem, afin d’étudier la Torah, auprès de rabbi Gamaliel l’Ancien, un rabbin de renom. Il se passionne pour la loi juive et la culture israélite. On le dit persécuteur des premiers chrétiens, jusqu’au jour où il entendit une voix lui dire sur la route de Damas : “Saul, pourquoi me persécutes-tu? » et tout bascule. Paul, qui fut un grand voyageur de 45 à 61,  a posé les fondements de la vie chrétienne et des Églises. Les Actes des Apôtres relatent en partie les 4 voyages de Paul aux chapitres 13 à 15 et 27-28.

Il a parcouru des milliers de kilomètres à pied et les épreuves physiques n’ont pas manqué : trois naufrages, il a été lapidé, fouetté cinq fois par les juifs, trois fois par les romains, fait prisonnier pendant de longues périodes. S’il a résisté à tous ces traitements de choc, sans doute possédait-il une santé extraordinaire tant physique que mentale. C’était aussi un fin psychologue, qui semblait tout comprendre et qui disposait une personnalité hors normes. Il dit clairement qu’il faut être ouvert à tous, pratiquer l’œcuménisme et l’accueil.

C’est à Antioche de Syrie qu’il reçut officiellement l’ordre de diffuser l’Évangile. C’est dans cette ville que l’Évangile a été annoncé pour la première fois aux païens. Jésus n’a jamais prêché aux païens. Il a prêché uniquement aux juifs, de même que les apôtres au début. C’est à Antioche qu’a eu lieu le grand tournant. Paul est parti de là pour son premier voyage apostolique. Paul comprit – avant tous les autres disciples – que le Christ était venu pour sauver tous les hommes, pas seulement les juifs, mais aussi les païens. Doté d’une grande intelligence, il savait convaincre, ce qui n’était pas évident car d’un côté qui ne se souvenait combien il avait persécuté les chrétiens et de l’autre comment les juifs ne pouvaient le traiter comme un traître ? Il sentait l’urgence d’évangéliser les païens. Après son premier voyage, il en a entrepris deux autres, fondant beaucoup d’Églises. Tous les apôtres ont fini par adhérer à ses intuitions, comprenant que Jésus était venu pour sauver tous les hommes et pas seulement les juifs.

Paul enseigne que ce qui compte d’abord dans notre rapport avec Dieu, ce n’est pas la morale « mais la grâce de Dieu lui-même, en Jésus-Christ. Je deviens juste devant Dieu non pour ce que je fais « moi », mais pour ce que Dieu a fait pour moi en Jésus-Christ. Et la foi est l’acceptation de ce don de grâce qui m’est offert ». C’est pratiquement Paul qui a donné toutes les bases de notre actuelle Eglise romaine. Ses écrits, ses enseignements, sont d’une richesse incroyable.

Pour lui, le terme « Église » concerne toujours une communauté concrète, qui se trouve dans un lieu déterminé. Il y a l’Église de Corinthe, celle de Thessalonique, de Philippes etc.  Aujourd’hui, nous donnons au mot « Église » un sens « catholique », c’est-à-dire universel. L’Église selon Saint Paul, c’est le « corps du Christ » avec une notion égalitaire. Il n’y avait plus ni juif ni grec, ni esclave ni homme libre, ni homme ni femme. Paul utilisait le mot Église pour désigner chaque communauté. Et il donnait à ce terme une connotation de « partage communautaire » extraordinaire.

Selon la tradition, Paul est décapité à Rome en dehors des murs, au lieu appelé aujourd’hui Saint-Paul-hors-les-Murs. Est-ce en 64, lors de la persécution déclenchée par Néron ? Est-ce en 67 ? Les chrétiens du monde entier célèbrent aujourd’hui ces deux Saints martyrs avec honneur et vénération. Ils sont les deux piliers de l’Église et jamais la Tradition ne les a fêtés l’un sans l’autre. L’Église romaine, c’est l’Église de Pierre et de Paul, l’Église des témoins directs qui ont partagé la vie du Seigneur. Excellente semaine à toutes et à tous et pour qui va partir en vacances, prenez le temps du repos, de la détente, de l’évasion, des jeux ! Bref, prenez le temps de vivre…

Solange Strimon

NB : nous vous informons qu’en juillet, il n’y aura qu’une chronique dominicale de Solange Strimon par quinzaine et le prochain sujet n’est pas encore fixé. Merci de votre compréhension.

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