Chretienté/christianophobie

La réalité de l’état de nos églises

Si la célébration de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie ce dimanche 8 décembre  est assez évidente dans nos paroisses et dans nos cœurs pour ne pas nous attarder trop longtemps sur le sujet, rappelons seulement qu’elle est :

– « Mère de Dieu » (autrement dit « Mère d’un Fils qui est Dieu »), appelée ainsi depuis le concile d’Éphèse en 431,

– « Immaculée » dès sa conception dans le sein de sa mère Anne, donc totalement étrangère au péché. C’est pourquoi, dans toutes les apparitions, elle se montre toujours merveilleusement belle, rayonnante de lumière et de bonté,

– « Glorifiée dans son assomption » à sa mort, connaissant déjà la gloire du Christ ressuscité,

et qu’elle a tout pouvoir pour intercéder en notre faveur. Profitons de cet espace précieux du dimanche pour nous pencher – avec cette Immaculée Conception – sur le sort désastreux et plus qu’inquiétant de nos églises, dont certaines appelées à disparaître si nos politiques continuent de s’en désintéresser.

A quelques mois des élections municipales, deux associations interpellent les candidats parisiens sur l’avenir du patrimoine religieux de la capitale : l’Observatoire du Patrimoine Religieux et SOS Paris.

Parmi les dix édifices les plus menacés de Paris, comptons déjà Saint-Merri et Notre-Dame de Lorette, qui vont d’ailleurs figurer sur la liste 2014 des monuments et sites patrimoniaux culturels en danger, établie par l’organisation internationale World Monuments Fund. Viennent ensuite Saint-Augustin, malgré la réfection du dôme, La Trinité, malgré le ravalement intérieur dans les années 1980, La Madeleine, Saint-Eustache, malgré les restaurations de quelques chapelles, Saint-Sulpice (l’intérieur), Saint-Nicolas des Champs, Saint-Jean de Belleville, Saint-Severin…  un « Plan églises » avait pourtant été proposé au Conseil de Paris dans les années 1990 prévoyant un milliard de francs sur 10 ans. Sa mise en œuvre est toujours en attente, si elle n’a été totalement oubliée.

La ville de Paris possède 96 sanctuaires dont 85 églises relevant du culte catholique, 9 temples et 2 synagogues, dont la plupart sont protégés au titre des monuments historiques. Et à considérer comme des chefs d’œuvre architecturaux qui renferment des œuvres d’art et qui sont fréquentés par 73 millions de touristes par an. Ils sont aujourd’hui en très mauvais état.

Santé des églises : alerte rouge

Le problème de l’entretien du patrimoine religieux parisien pose de plus en plus de problèmes. Etant donné que c’est « avant » les élections municipales qu’il faut mobiliser l’attention, deux associations de protection du patrimoine, l’Observatoire du Patrimoine Religieux (OPR) et SOS Paris viennent de lancer un cri d’alarme à l’attention des élus. Selon leurs estimations, il faudrait un demi-milliard d’euros pour restaurer les 85 lieux de cultes catholiques de la capitale, dans les quinze prochaines années. La ville de Paris, propriétaire, est-elle sourde et aveugle ?

Les élus parisiens et nationaux sont-ils trop focalisés sur leurs réformes de déchristianisation, de laïcité à la méthode des communistes et des francs-maçons du G.O., d’application de leur système en faveur de la « théorie du genre », de recherche de nouveaux impôts à lever, pour sous-estimer le poids de la mémoire de ces hauts lieux de culte, dont certains classés monuments historiques ?

Il faut savoir que le budget annuel alloué à l’entretien et à la restauration a diminué de 27 % en dix ans, alors que 85 millions ont été dépensés pour la Gaîté Lyrique et quelque 110 millions pour le stade Jean Bouin.

Heureusement, il existe depuis 1965, grâce à des fonds américains, le World Monuments Fund, une association qui s’est donnée pour objectif de restaurer et protéger le patrimoine mondial d’exception. Tous les deux ans, elle publie une liste des sites ou monuments mondiaux menacés.

Chaque année, le comité et ses membres – en Europe –  de grandes familles comme le duc de Noailles, le prince Michel de Yougoslavie ou le prince Amyn Aga Khan, Maryvonne Pinault ou les Lanvin – se réunissent en conclave au siège new-yorkais. Ils prennent ensemble la décision des chantiers prioritaires, en Europe ou ailleurs. Une nouvelle fois, le salut vient (au moins en partie) des Américains, tellement désolés de ne pas avoir de rois, de châteaux, de patrimoine aussi extraordinaire que le nôtre. Et nous, on regarde sans voir…

Solange Strimon

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