Chretienté/christianophobie

Clôture de l’année de la Miséricorde

Nous parvenons bientôt à la clôture de l’année sainte « extraordinaire », c’est-à-dire une année supplémentaire aux années saintes qui reviennent tous les 25 ans. Le pape a voulu qu’elle soit un jubilé de la miséricorde ! Ouverte le  8 décembre 2015, elle se conclut le 20 novembre 2016.

Si on se penche sur les 20 siècles d’histoire du christianisme on découvre que chaque période, disons à chaque siècle, est traversée par une question théologique et spirituelle majeure. A cette question, parfois brûlante, l’enseignement des conciles et des papes, l’œuvre des théologiens et des saints de ce temps apporte en quelque sorte la réponse de l’Esprit Saint.

Au XXe siècle les événements dramatiques qui ont bouleversé le monde, ont soulevé une crise de conscience sans précédent dans l’histoire des hommes. On peut dire, en très raccourci, que ce siècle a engendré dans la mentalité moderne un doute à la fois sur l’homme et sur Dieu. Le scepticisme de l’homme moderne a permis à l’athéisme de se développer et au matérialisme de s’étendre alors que se creusait le fossé de l’injustice entre les pays nantis les populations défavorisées. Plusieurs papes ont pensé que c’était la révélation de la miséricorde de Dieu qui était la bonne nouvelle dans le monde avait besoin maintenant.

Après les papes Jean XXIII, Jean Paul II et Benoît XVI, notre Pape François est au moins le quatrième Pape de cette période récente à insister sur le thème de la miséricorde. Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, sainte Faustine, et bien d’autres saints du XXe siècle, ont été les messagers du mystère de la miséricorde divine.

Voici le texte de la bulle d’indiction : Dans l’exhortation apostolique Evangelii Gaudium qui demeure comme la carte de programmation du pontificat du Pape François, une expression est symptomatique pour saisir le sens du Jubilée extraordinaire qui a été proclamé le 11 avril dernier : « L’Église vit un désir inépuisable d’offrir la miséricorde, fruit de l’expérimentation de l’infinie miséricorde du Père et de sa force de diffusion. » (Eg 24). C’est à partir de ce souhait qu’il faut relire la Bulle d’indiction du Jubilé Misericordiae Vultus où le Pape trace les finalités de l’Année Sainte.

Comme on le sait, les deux dates indicatives ont été le 8 décembre 2015, la solennité de l’Immaculée Conception, marquant l’ouverture de la Porte Sainte à la Basilique Saint-Pierre, et le 20 novembre 2016, la solennité de Jésus-Christ, Seigneur de l’Univers qui est la conclusion de cette Année Sainte.

Le Pape avait souhaité que ce Jubilé se déroule à Rome autant que dans les Eglises locales, ce qui demande une attention particulière à la vie de toute Eglise, ainsi qu’à leurs exigences, afin que les initiatives ne se superposent au calendrier mais, en revanche, soient plutôt complémentaires. Pour la première fois en outre, dans l’histoire des Jubilés, il y aura la possibilité d’ouvrir la Porte Sainte la- Porte de la Miséricorde aussi dans chacun des Diocèses, tout spécialement dans la Cathédrale, ou bien dans une Eglise de signification particulière, ainsi que dans un Sanctuaire important pour les pèlerins. De même, il est facile de saisir dans la Bulle d’indiction, d’autres caractéristiques qui le rendent unique.

D’abord, l’appel à la miséricorde brise, de toute manière, les schémas traditionnels. L’histoire des Jubilés est caractérisée par l’échéance de 50 ans et de 25 ans. Les deux Jubilés extraordinaires ont respecté l’échéance de l’anniversaire de la rédemption accomplie par le Christ (1933-1983). Celui-ci, en revanche, est un Jubilé thématique. Il appuie sa force sur le contenu central de la foi, en se proposant d’appeler de nouveau l’Eglise à sa mission prioritaire, celle d’être le signe et le témoignage de la miséricorde en tous les aspects de sa vie pastorale.

Un logo signé Rupnik représente une somme théologique de la miséricorde, ainsi que de la devise. Dans cette devise, tirée de Lc, 6,36, Misericordiosi come il Padre, on propose de vivre la miséricorde à l’exemple du Père qui demande de ne pas juger ni condamner, mais de pardonner et donner l’amour et le pardon sans mesure (cf Lc 6-,37-38). Le logo est l’oeuvre du Père Marko Ivan Rupnick, S.J. L’image, bien chère à l’Eglise ancienne car elle exprime l’amour du Christ qui chargé sur ses épaules l’homme égaré. Ce dessin est réalisé de façon à faire émerger que le Bon Pasteur touche en profondeur la chair de l’homme et qu’il le fait d’un tel amour qu’il lui change la vie. Il y a, en outre, un détail qui ne peut pas échapper à l’attention Le Bon Pasteur, avec une miséricorde infinie, charge sur lui l’humanité mais ses yeux se confondent avec ceux de l’homme. Christ voit par les yeux d’Adam et celui-ci par les yeux du Christ. Chaque homme découvre ainsi dans le Christ, nouvel Adam, son humanité et le futur qui l’attend. Cette scène se situe à l’intérieur de l’amande, elle aussi un symbole cher à l’iconographie ancienne et du Moyen Age, appelant la présence de deux natures, la divine et l’humaine, dans le Christ. Les trois ovales concentriques, en couleur progressivement plus claire vers l’extérieur évoquent le mouvement du Christ apportant l’homme en dehors de la nuit du péché et de la mort. D’ailleurs, la profondeur de la couleur plus foncée évoque aussi l’impénétrabilité de l’amour du Père qui pardonne tout.

Il est encore temps d’aller sur le site officiel du Jubilé accessible aussi à l’adresse www.im.va. Ce site est disponible en sept langues : italien, anglais, espagnol, portugais, français, allemande et polonais. Dans ce site, on peut trouver les informations officielles au sujet du calendrier des événements publiques les plus importants, les renseignements pour la participation aux événements avec le Saint-Père et toutes les autres communications officielles concernant le Jubilé. Au site web sont reliés plusieurs réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Instagram, Google +, Flickr), par lesquels on pourra connaître les initiatives du Saint-Père et suivre en temps réel les événements les plus importants.

Le thème de la miséricorde, par lequel le Pape François a introduit l’Eglise dans le chemin jubilaire, a été un moment de véritable grâce pour tous les chrétiens ainsi qu’un réveil pour continuer le parcours de la Nouvelle Evangélisation et conversion spirituelle que le Pape a indiqué.

Comme le Pape François l’a écrit : « Dans cette Année jubilaire, l’Eglise est l’écho de la Parole de Dieu qui résonne forte et convaincante comme une parole et un geste de pardon, de soutien, d’aide, d’amour. Qu’elle ne se lasse jamais d’offrir la miséricorde et soit toujours patiente pour conforter et pardonner. Que l’Eglise soit la voix de tout homme et toute femme et répète avec confiance et sans cesse : « Rappelle–toi, Seigneur, de ta miséricorde et de ton amour, qui est depuis toujours » (Misericordiae Vultus 25). Il n’est pas trop tard pour demander « Miséricorde ».

Solange Strimon

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.