Chretienté/christianophobie

Le 2ème Synode sur la famille annoncé par le pape aux États-Unis

Après une messe célébrée devant 1,1 million de personnes pour clôturer la 8e rencontre mondiale des familles de Philadelphie, dimanche 27 septembre, le pape a fait annoncer par le président du Conseil pontifical pour la famille, Mgr Vincenzo Paglia, que l’édition prochaine de cet événement se tiendrait en 2018 à Dublin. Un choix personnel du pape en faveur d’un pays dont la tradition catholique a été fortement ébranlée par le scandale des abus sexuels. Cette célébration avait été organisée dans cette salle prestigieuse de New York.

Ainsi donc, après avoir vécu naturellement, simplement, humblement, généreusement, la liesse populaire, médiatique et politique, les standing ovations au Congrès, à l’ONU, et plus encore à la fin de sa messe, vendredi dernier, à Madison Square Garden, avec les retransmissions en boucle de sa visite sur les chaînes de télévision, le pape poursuit sa croisade en faveur de la famille et le second Synode qui s’ouvrira ce dimanche 4 octobre. Coïncidence des dates : ce dimanche est la fête de saint François d’Assise, son patron, fondateur de l’ordre des Frères mineurs (✝ 1226).

Né à Assise au foyer de Pierre Bernardone et de Dame Pica, François vit d’abord une jeunesse folle. Participant à la guerre entre Assise et Pérouse, il est fait prisonnier. Plus tard, parti pour une autre guerre, il entend une voix lui dire: “Pourquoi sers-tu le serviteur et non le maître?” C’est pour lui le début d’une nouvelle existence. Rentré à Assise, “le roi de la jeunesse” se tourne vers les pauvres et les lépreux. Il a 24 ans. Dans la chapelle de Saint Damien, il entend le grand crucifix lui dire: “Répare ma maison qui, tu le vois, tombe en ruines.” Le voilà transformé en maçon. Pour réparer la chapelle, il dépense l’argent de son père qui l’assigne devant l’évêque. Il se dépouille alors de tous ses vêtements en déclarant qu’il n’a d’autre père que celui qui est aux cieux.

Qui ne s’émeut qu’un homme de 78 ans ait pu avec autant d’allégresse, de talent, d’inspiration, de force physique et spirituelle, parcourir autant de kilomètres, passer d’un avion à un autre, sans paraître ressentir la fatigue, voire l’épuisement, auxquels tout homme serait confronté ? Il est vraiment exceptionnel dans tous les sens du terme ce pape qui défie les puissants et réconforte les pauvres, presque un extra-terrestre, habité par l’Esprit-Saint.

Ce pape, au charisme si énigmatique par sa puissance de résonance, celle qui atteint le cœur au plus profond, a profité de ses voyages pour mettre à plat les problèmes auxquels l’église a dû faire face, notamment à Philadelphie en rencontrant les victimes de prêtres pédophiles. En vue de sa responsabilisation dans la ligne de celle promue par la commission pontificale pour la protection de l’enfance présidée par le cardinal Sean O’Malley, archevêque de Boston et proche du pape, le pape François avait prévenu les évêques participant à l’édition de Philadelphie qu’ils devraient rendre compte de la gestion de ces crimes dans leur diocèse.

Pour mémoire, les Irlandais avaient voté en masse par référendum contre l’avortement. Puis il fut constaté des changements sur les questions de société : autorisation de la contraception (1985), décriminalisation de l’homosexualité (1993), légalisation du divorce (1996). Aujourd’hui, d’après une étude universitaire publiée à la suite du référendum sur le mariage homosexuel, un tiers des mariages célébrés ne sont pas religieux (contre 3,7 % en 1980) et un peu plus d’un tiers des naissances ont lieu hors mariage (contre 6 % en 1980).

François a demandé à l’Église de trouver «des solutions concrètes» pour accueillir les familles en difficulté. Il a livré un vibrant plaidoyer en faveur de la famille, insisté sur l’ampleur de la «dette sociale» due par la société aux familles en raison du rôle central qu’elle joue à tous les âges de la vie.

Pour ce second synode, les interpellations ne vont pas manquer. Les ennemis de la Famille ne vont pas s’endormir sur leurs lauriers pour tenter de dénaturer le mariage, légitimer les mœurs contre-nature et dévoyer la doctrine morale catholique. Mais à toutes les attaques, le Pape saura trouver une réponse juste, lui qui assure que : « Dans la famille,  les miracles se réalisent avec ce qu’il y a, avec ce que nous sommes, avec ce que l’on a à portée de main… Bien souvent ce n’est pas l’idéal, ce n’est pas ce dont nous rêvons, ni ce qui “devrait être”. Développant, dans une homélie très personnelle, l’attention que l’Église doit donc porter à ces situations familiales brisées – très courantes en Amérique Latine et sur lesquelles les Évangéliques recrutent et prospèrent (mais l’Europe n’est pas épargnée) – le pape François a expliqué que c’est l’essence même du christianisme que de venir en aide à ceux dont les vies sont «cassées»: «Dieu s’approche toujours des périphéries (…) de ceux à qui il ne reste à boire que le découragement» et «Jésus a un faible pour offrir en abondance le meilleur des vins à ceux qui pour une raison ou une autre, sentent déjà que toutes leurs jarres se sont cassées.»

Le pape souligne volontiers que : «La famille est l’hôpital le plus proche, la première école des enfants, le groupe de référence indispensable des jeunes, la meilleure maison de retraite pour les personnes âgées. La famille constitue la grande ‘‘richesse sociale” que d’autres institutions ne peuvent pas remplacer, qui doit être aidée et renforcée».

Notre société étant dominée par le consumérisme et la solitude, il faut apprendre à savoir « ”perdre” du temps avec les familles ». Objectif du prochain Synode : « La famille est le lieu fondamental de l’alliance entre l’Église et la création de Dieu ».  « Sans la famille, même l’Église n’existerait pas. » La famille a une citoyenneté qui est divine, sa carte d’identité est donnée par Dieu. C’est Sa plus belle réalité.

Initiées par Jean-Paul II, les rencontres mondiales de la famille se déroulent tous les trois ans, alternant le plus souvent une ville d’Europe et une du continent américain, à l’exception de Manille en 1997. Avant Philadelphie, la précédente édition s’était déroulée à Milan en 2012, en présence de Benoît XVI. La première rencontre s’est tenue à Rome en 1994, à l’occasion de l’Année internationale de la famille proclamée par les Nations unies.

« Sans la famille, même l’Église n’existerait pas ».  « Les familles parfaites n’existent pas », a-t-il répété, dépeignant leur quotidien. François a rappelé l’importance des soirées en famille. Ces moments où « on parlait de la journée, de ce que chacun avait fait, on mettait de l’ordre dans la maison, on rangeait les vêtements, on programmait les tâches importantes pour les jours suivants ».

Il ne nous reste plus qu’à mettre en pratique les conseils de notre pape (essayer en tous cas) au sein de notre famille et de nous assurer que l’amour reste la priorité de ce que l’on veut donner. Il n’est d’autre lieu de refuge que la famille. Que de parcours brisés pour ne l’avoir pas compris quand c’était possible.Excellente semaine à toutes et à tous sous la protection de Dieu et continuons de prier pour que ce pape reste le plus longtemps possible en bonne santé et à son poste.

Solange Strimon

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